28ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 22, 1-14) – Homélie du Père Rodolphe EMARD

Lectures : Is 25, 6-10a ; Ph 4, 12-14.19-20 ; Mt 22, 1-14

 

Frères et sœurs, les lectures de ce dimanche nous invitent à vivre dans l’espérance et la vigilance.

 

Dans la première lecture, le prophète Isaïe s’adresse à un peuple qui vit une situation difficile. Son message cherche à raffermir ce peuple dans la foi : Dieu n’abandonne pas son peuple, il va intervenir. Le prophète Isaïe annonce un monde nouveau qui est en train de naître. Dans ce nouveau monde, un grand festin sera offert à tous les peuples.

Dans ce nouveau monde, Dieu fera disparaître le deuil et la mort. Dieu essuiera les larmes et l’humiliation qu’a subi son peuple. Ce texte d’Isaïe nous donne l’espérance de la Vie éternelle que nous sommes tous appelés à partager depuis notre baptême. La Vie éternelle, le partage total de la gloire de Dieu où le mal et la souffrance sont exclus.

Nous devons tout d’abord nous réjouir de cette bonne nouvelle du grand festin que le Seigneur nous promet. Ensuite, nous devons vraiment désirer ce grand festin du Seigneur et tout faire pour ne pas s’en exclure. Entendons-nous bien, Dieu n’exclue personne, c’est l’homme qui s’exclue lui-même en s’écartant ou en refusant le chemin du Salut.

Dans la deuxième lecture, saint Paul nous invite au cœur de nos épreuves à nous appuyer vraiment sur le Seigneur. Pour l’annonce de l’Évangile du Christ, Paul a connu toutes sortes de difficultés, les persécutions, les privations dont la faim. Mais il a su mettre toute son espérance dans le Seigneur, jusqu’à pouvoir dire : « Je peux tout en celui qui me donne la force ».

Saint Paul nous invite clairement à fuir la tentation au pessimisme, cet état d’esprit qui porte à prendre les choses du mauvais côté, à être persuadé qu’elles tourneront mal. Cette disposition conduit facilement au découragement parce que la vie est vue de façon négative.

Fuyons cette tentation et devenons davantage optimistes. L’optimisme c’est cet état d’esprit qui prend les choses du bon côté, en négligeant leurs aspects fâcheux. Cela est nécessaire pour voir la vie de façon positive malgré les déboires que nous pouvons rencontrer. C’est comme cela que l’espérance grandira dans nos cœurs.

Dans l’évangile, Jésus nous donne une nouvelle parabole pour nous expliquer c’est le quoi le royaume de Cieux. Jésus évoque un roi qui célèbre les noces de son fils mais les invités ne viennent pas car ils sont affairés à leurs préoccupations. Le roi va alors demander à ses serviteurs d’inviter au repas toutes les personnes qu’ils trouveront « aux croisés des chemins ».

Cette parabole nous rappelle que c’est toute l’humanité que Dieu veut rassembler autour de lui. Dieu invite largement, il ne fait pas de sélection des personnes, il les aime tous de la même façon. Comme je l’ai déjà précisé pour la première lecture, Dieu ne veut exclure aucun de ses enfants. L’attitude des invités qui refusent de venir a de quoi surprendre, l’invitation du roi est complétement zappée… La parabole souligne ici l’obstination de ceux qui refusent d’accueillir la Bonne Nouvelle du Christ.

La fin de la parabole est un peu énigmatique avec cet « homme qui ne portait pas le vêtement de noce » et qui se fait jeter « dans les ténèbres du dehors ». La réalité de l’enfer est ici pointée. Oui Dieu ne veut exclure personne de son royaume mais chaque homme a été créé libre, c’est à chacun de le désirer ou de le refuser.

La responsabilité de chacun est ici engagée, avec des conséquences pour l’éternité : « beaucoup sont appelés, mais peu sont élus » nous prévient Jésus. Nous serons tous soumis au Jugement de Dieu au terme de notre vie, ne l’oublions pas.

Chaque dimanche, nous sommes invités à l’Eucharistie qui préfigure le repas des noces de l’Agneau : « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! » disons-nous avant de recevoir le Christ dans l’hostie consacrée. Comment accueillons-nous cette invitation du Seigneur chaque dimanche ?

L’Eucharistie doit être au cœur de notre vie chrétienne, de semaine en semaine. C’est le rendez-vous le plus important où le Christ nous communique sa vie de ressuscité pour que nous soyons ses témoins, pour que nous soyons nous-mêmes des messagers de son invitation. Comment être des messagers du Christ sans nous-mêmes prendre part à son repas ?

Beaucoup négligent cette invitation du Seigneur. Les excuses ne manquent pas : « Je n’ai pas le temps à cause du travail » ; « J’ai des invités » ou « Je suis invité » ; « Je dois m’occuper de la maison, je n’ai pas le temps durant la semaine » ; « Le dimanche, c’est le seul jour où je peux être tranquille »

Ces excuses ne tiennent pas toujours car nous pouvons accomplir ce qui vient d’être dit tout en venant à la messe, mais à condition de programmer ce rendez-vous dans nos agendas comme d’une importance majeure pour notre vie spirituelle.

Demandons au Seigneur d’augmenter en nous l’espérance et la vigilance en vue de son royaume. Qu’il nous donne de vraiment désirer son royaume et de le rechercher en ce monde en faisant au mieux le bien autour de nous. « Voilà : j’ai préparé mon banquet (…) tout est prêt : venez à la noce ». Amen.

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