Dimanche des rameaux et de la Passion Carême (Mc 11, 1-10) – par Francis COUSIN

« Image d’Évangile, vivant d’humilité,

il se rendait utile auprès du cantonnier. »

 

En relisant l’évangile des rameaux, j’ai repensé à ce chant de Hugues Auffray, dont les anciens se souviennent sans doute, et qui a fait les beaux jours des colonies de vacances et des camps scouts : ‘Le petit âne gris’, et surtout cette phrase ci-dessus qu’on n’a pas l’habitude d’entendre chez les chanteurs de variété …

C’est vrai que faire une chanson sur un âne, ce n’est pas courant non plus … l’âne a plutôt mauvaise presse : on le dit têtu, désobéissant …

Mais ici, ‘le petit âne gris’ est sympathique, serviable (il se met au service d’un cantonnier, un personnage que l’on regarde un peu de haut … ) et humble, à l’image de Jésus qui va envoyer deux de ses disciples en avant, au prochain village, pour en ramener un jeune âne « sur lequel personne ne s’est encore assis, » afin qu’il fasse son entrée à Jérusalem.

Un homme humble assis sur une monture humble

Jésus veut entrer dans Jérusalem, non pas comme on le faisait au temps des rois : « Alors des rois siégeant sur le trône de David entreront par les portes de cette maison, montés sur un char attelé de plusieurs chevaux, chacun avec ses serviteurs et son peuple. » (Jr 22,4), mais selon la prophétie de Zacharie : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse. » (Za 9,9).

C’est ainsi que Jésus entre à Jérusalem, sur un ânon, avec tous ses disciples, ceux d’avant qui le suivent depuis longtemps, depuis la Galilée, … et puis ceux qui rejoignent le cortège, attirés par les chants : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur … hosanna au plus haut des cieux ! » en agitant des branchages …

Il y avait foule pour accueillir le « Roi des cieux » …

Mais cela ne durera pas longtemps …

Il faut dire que Jésus n’a pas fait dans le demi-mesure : dès le lendemain il va dans le temple et saccage les étals des changeurs et des marchands d’animaux …

Déjà qu’il n’était pas le bienvenu chez les scribes, les pharisiens, les grands prêtres et autres lévites …

Cela n’a fait qu’empirer chaque jour jusqu’à ce que Judas décide de livrer Jésus aux grands prêtres, le soir du jeudi saint …

Après, cela a dérapé.

À Gethsémani, tous les disciples s’endorment alors que Jésus leur avait demandé de « veiller et prier ! »

Et quand les soldats viennent arrêter Jésus, à part l’un d’entre eux qui coupe l’oreille d’un serviteur du grand-prêtre, il n’y a pas eu de résistance : « Les disciples l’abandonnèrent et s’enfuirent tous. Or, un jeune homme suivait Jésus ; il n’avait pour tout vêtement qu’un drap. On essaya de l’arrêter. Mais lui, lâchant le drap, s’enfuit tout nu. ».

Même Pierre qui avait dit alors : « Même si tous viennent à tomber, moi, je ne tomberai pas. ».

Et quand Jésus lui répond : « Amen, je te le dis : toi, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois. ». Mais lui reprenait de plus belle : « Même si je dois mourir avec toi, je ne te renierai pas. » Et tous en disaient autant.

On a bien vu ce qu’il en est advenu.

« L’esprit est ardent, mais la chair est faible. »

Et au Golgotha, il n’y avait aucun disciple … sauf Jean, dans son propre évangile.

À la fin du chant ‘Le petit âne gris’, il est dit :

« Dans le fond d’une étable, un soir il s’est couché

Pauvre bête de somme, il a fermé les yeux

Abandonné des hommes, il est mort sans adieu.

Il ne s’agit pas de faire un parallèle entre ‘Le petit âne gris’ et Jésus, ce serait malvenu.

Il n’empêche que dans les deux cas, ils meurent seuls, abandonnés des hommes …

Et ils ne sont pas les seuls à mourir ainsi, seuls, a abandonnés des hommes (des humains).

À réfléchir … surtout en ce moment où on parle beaucoup de la fin de vie, … pour ne pas dire euthanasie ou suicide assisté …

Et pourquoi pas … soins palliatifs, où là les gens ne sont pas abandonnés, mais au contraire accompagnés médicalement et psychologiquement pour leurs derniers instants ?

Mais il parait que c’est beaucoup plus cher …

Quel est le plus important : l’âme … ou l’argent ?

Seigneur Jésus,

Nous nous souvenons

de la dernière semaine de ta vie terrestre,

ô combien riche en toutes choses,

et qui finit par ta mort …

entouré par peu d’amis … avec ton Père.

Et nous, comment entourons-nous

nos amis qui meurent ?

 

                                                                                  Francis Cousin

 

 

 

Cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l’image illustrée : Image Rameaux B

 

image_pdfimage_print

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Question antispam * Time limit is exhausted. Please reload the CAPTCHA.

Top