5ième Dimanche du Temps Ordinaire – par le Diacre Jacques FOURNIER (Marc 1, 29-39)

 » Jésus Sauveur du Monde « 

(Marc 1, 29-39)…

En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André.
Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade.
Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.
Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons.
La ville entière se pressait à la porte.
Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.
Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait.
Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche.
Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. »
Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »
Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.

 

 

         

Cette page d’Evangile est un résumé de toute la mission de Jésus : sauver tous les hommes (1Tm 2,4-6), s’ils acceptent bien sûr, en toute liberté, de se repentir et de se laisser sauver.

            Jésus vient d’enseigner dans la synagogue de Capharnaüm : « Le temps est accompli », toutes les prophéties de l’Ancien Testament trouvent en lui leur accomplissement. Et il a rajouté : « Le Royaume de Dieu est tout proche » : le « Dieu qui est Esprit » (Jn 4,24) est là, invisible mais présent à la vie des hommes, en Seigneur Tout Puissant, et il se propose de régner dans nos cœurs et dans nos vies par le Don de son Esprit. Si nous consentons à accueillir ce Don gratuit de l’Amour, « la Lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas saisie » (Jn 1,5) : elle règne ! Alors, « la paix du Christ règne aussi dans nos cœurs » (Col 3,15) et sa Parole se réalise : « Que votre cœur ne se trouble pas » (Jn 14,1). En effet, « c’est Lui qui est notre paix » (Ep 2,14) : l’Amour règne et tout est pardonné… En effet, tous les hommes, « Juifs et grecs, tous sont soumis au péché… Le monde entier est coupable devant Dieu » (Rm 3,9-20). Et « par le péché, la mort est entrée dans le monde et elle est passée en tous les hommes, puisque tous ont péché » (Rm 5,12). Mais « vous qui étiez morts du fait de vos fautes, il vous a fait revivre avec lui ! Il nous a pardonné toutes nos fautes ! » (Col 2,13). Et tout ceci se réalise très concrètement par le Don de l’Esprit Saint, Eau Pure qui purifie (Ez 36,24-28), Eau Vive qui vivifie (Jn 4,10-14 ; 7,37-39). Alors, les morts revivent, ils ressuscitent à la vraie Vie, celle de l’Amour : la Vie de Dieu règne !

            Voilà ce qui est dit ici en actes… La belle mère de Simon est au lit, avec de la fièvre, et l’on croyait à l’époque – Et c’est faux ! – que toute maladie était la conséquence d’un péché… Cette fièvre renvoie donc ici à toutes les souffrances engendrées par les péchés que nous commettons. Souffrances pour nous, car ils nous « privent » du Don de Dieu (Rm 3,23 avec Jn 20,22 et 1P 4,14) et engendrent ainsi au plus profond de nous-mêmes « souffrance et angoisse » (Rm 2,9), la conséquence la plus grave, nous l’avons vue, étant la mort spirituelle. Et bien sûr, ils peuvent aussi semer autour de nous, pour celles et ceux qui en sont les victimes, souffrances, malheurs, désolations, des situations d’autant plus insupportables qu’elles peuvent toucher des innocents. Etendue sur son lit, la belle-mère de Simon symbolise cette humanité souffrante, blessée à mort. Gratuitement, le Christ s’approche d’elle. Sans un mot, il lui saisit la main… Elle accepte, elle se laisse faire, et on peut deviner le Christ la tirant doucement à lui, l’invitant ainsi à se lever. Elle obéit encore et mobilise ses forces pour répondre à son appel. Maintenant, avec Lui, elle peut vraiment se lever grâce au Don de Dieu, le Don de « l’Esprit qui vivifie » (Jn 6,63), et qui plus tard manifestera toute sa puissance dans la résurrection du Christ. Voilà ce qui déjà, ici, se met en œuvre. Et puisque cet Esprit Est Amour, elle commence à vivre de cet Amour reçu et « elle se mit à les servir »… Amour reçu, amour donné, en elle « l’Amour de Dieu est accompli » (1Jn 4,12)…

              DJF

           

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