Aimer
Jn 15, 9-17
« Dieu est amour » : cette petite phrase, combien de fois, l’avez-vous entendue, rabâchée, répétée en toutes circonstances, si bien qu’elle est devenue pour nous une rengaine et à chaque fois que nous l’entendons, nous avons cette réaction : « Tiens, en voilà encore un qui n’a plus rien à dire, alors il répète comme tous les autres “Dieu est amour » !
Faut-il, mes frères, que nous soyons vaccinés au message de l’Evangile, habitués aux mots, blindés contre toutes les idées-chocs pour réagir de cette façon-là ! Ces 3 mots-là : « Dieu est amour » sont le sommet de la Révélation biblique et ils sont capables, pour celui qui les prend au sérieux, de transformer une vie, de changer une existence, de découvrir un horizon tout-à-fait neuf, inespéré, incroyable.
Mais, avant d’en arriver là, il faut déjouer les pièges du langage : »amour », voilà un mot bien galvaudé, utilisé dans n’importe quelle situation et qui, à force de tout dire, ne dit plus rien de précis. De même le mot « Dieu » : son nom, à lui aussi, est bien galvaudé et son visage bien déformé !
Un ami incroyant me disait un jour : « Oui, je sais : Aimer est le verbe essentiel de l’Evangile et pourtant les chrétiens en parlent si bien ! Et le font si mal ! » Au-delà de cette boutade, il y a toute l’usure de notre monde blasé, un monde « à qui on ne la fait pas », parce qu’il en a vu d’autres et qui, dit-il, ne veut pas se laisser avoir par le premier venu.
« Le premier venu », celui qui est venu le premier c’est-à-dire celui qui nous a vraiment appris ce que c’est que l’amour, un amour qui va jusqu’au bout : c’est Jésus-Christ, envoyé par son Père, par amour :