PAPE FRANÇOIS
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place Saint-Pierre
Mercredi 26 Octobre 2022
Catéchèse sur le discernement – 7.
L’objet du discernement. La désolation
Chers frères et sœurs,
nous avons vu dans les catéchèses précédentes, que le discernement n’est pas d’abord une procédure logique ; il concerne les actions, qui ont une connotation affective qui doit être reconnue, parce que Dieu parle au cœur. Aujourd’hui nous nous intéresserons au mode affectif de la désolation, objet du discernement.
Saint Ignace définit ainsi la désolation : « Ténèbres de l’âme, agitation intérieure et tentations, envie de choses basses et terrestres : ainsi l’âme est portée à la méfiance, elle est sans espoir et sans amour, elle se trouve paresseuse, tiède, triste et comme séparée de son Créateur et Seigneur ». La désolation possède un côté dangereux certes, mais aussi un côté salutaire pour l’âme et il convient de déchiffrer cet état d’esprit avec l’aide d’un guide sage.
Car pour ceux qui ont le désir de faire le bien, la tristesse est un obstacle par lequel le tentateur veut nous décourager. Le danger serait de s’y complaire alors qu’en cas de tentation il faut agir de manière exactement contraire à ce qui est suggéré sous peine de renoncer à ses engagements, et cela peut concerner la vie de prière, ou encore le choix qui a été fait du mariage ou de la vie religieuse.
Cependant, la désolation, et la tristesse qui la manifeste, peut être un réveil indispensable à la vie spirituelle ; Saint Thomas la définit comme une douleur de l’âme comparable à celle des nerfs pour le corps : elle éveille notre attention à un danger possible, ou à un bien négligé et peut alors se révéler salutaire. Le changement d’une vie orientée vers le vice peut commencer par une situation de tristesse, de remords pour ce que l’on a fait. Le remord au sens propre, c’est « la conscience qui mord », qui ne donne pas la paix et la littérature est remplie d’exemples de ce type.