3ième Dimanche de Carême (Jn 2, 13-25) – Francis Cousin

« La colère de Jésus ? »

Il fallait certainement ce rappel des dix paroles de Dieu révélées à Moïse sur le mont Sinaï pour bien comprendre le sens du passage de l’évangile de ce jour. Cinq paroles vis-à-vis de Dieu, et cinq paroles vis-à-vis des autres humains.

Cela commence par : « Je suis le Seigneur ton Dieu, (…) Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi. (…) Tu ne feras aucune idole … » (première lecture).

Il faut bien le reconnaître, même si nous croyons en Dieu, il arrive bien souvent que nous sommes attirés par certains objets ou façons de faire que ne n’appelons pas idoles, que nous ne mettons pas au même rang que Dieu, mais qui influencent notre manière de vivre : désir de paraître, de pouvoir, d’argent, de drogues diverses … voire pire : vouloir mettre l’homme à la place de Dieu, croire en l’homme augmenté, au transhumanisme … On sait bien que c’est ce que désire le Démon, depuis Ève et Adam … mais on ne s’en rend pas compte, car il nous fait croire que c’est pour notre bien … comme il le fait toujours !

Mettre l’homme au-dessus de Dieu … !

Et cela touche tous les niveaux. N’a-t-on pas entendu il y a un peu plus d’un mois le ministre de l’intérieur (et des cultes !), monsieur Darmanin, dire : « Nous ne pouvons plus discuter avec des gens qui refusent d’écrire sur un papier que la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu. » (Europe1, 2 février). Parole qui a été récusée par tous les responsables religieux, de quelque religion que ce soit, et qui a été largement commentée dans tous les journaux et revues : « Cette hiérarchie n’a pas de sens, elle est un truc de sondeurs, puis de polémistes, et revient à demander à une personne qui a la foi de se renier, car la religion, oui, est totale. » (le Point, 11 février). Jésus avait déjà dit : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Lc 20,25), et dans les actes des apôtres, ceux-ci disent : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. » (Ac 5,29).

Dans l’évangile, on voit Jésus constater que, dans le Temple de Jérusalem, certaines personnes ont détourné l’objet de Temple, qui est la prière, pour y faire du commerce ou du change d’argent … et il remet les choses dans l’ordre, en prenant les moyens qu’il faut : un fouet avec des cordes, pour éparpiller les animaux et les hommes.

Colère ? Sans doute intérieure ! Comme on dit : son sang devait bouillir ! Mais il ne pouvait laisser faire cela, car « L’amour de [s]a maison [faisait s]on tourment », et il dit : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. ».

C’était une colère mesurée et réfléchie …

Jésus ne fait que ce qu’il a toujours dit : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. » (Mt 5,17).

Jésus redonne son sens véritable au Temple. Il rejette à l’extérieur tout ce qui est marchandage pour les sacrifice d’animaux pour laisser à l’intérieur du Temple la louange, la prière à Dieu.

Et en même temps, il annonce que les temps ont changés : les sacrifices d’animaux n’ont plus de valeur, c’est lui qui se sacrifiera pour que la multitude vive à jamais … il nous entraine déjà vers la nouvelle Pâques, celle dont nous ferons souvenance dans quelques semaines …

Bien sûr, cette manière de faire n’est pas bien perçue des juifs qui demandent raison. Jésus répond : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. ».

Il ne parle plus du Temple en général, mais du sanctuaire, du saint des saints, la partie du Temple qui conserve l’arche d’alliance, la présence de Dieu chez les hommes. Et il s’identifie à cette partie, en parlant des trois jours : pour passer du vendredi saint au dimanche de Pâques. Mais les juifs ne pouvaient pas le comprendre à ce moment de l’histoire. C’est lui qui, maintenant, est la présence de Dieu sur la terre !

C’est ce qu’il dira un peu après à la Samaritaine : « L’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père, (…) où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité, (…) Je suis [le messie], moi qui te parle. » (Jn 4,21.23.26).

Jésus demande au juifs de passer de la Loi à la Foi.

Et c’est encore ce qu’il nous demande …

Seigneur Jésus,

 tu n’acceptes pas que la maison de ton Père

soit détournée de son objet

qui est l’adoration et la louange de ton Père.

Aide-nous à ne pas détourner

nos églises de leur fonction,

et que notre présence y soit pour la prière,

et rien d’autre.

Francis Cousin    

 

 

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre ci-après:

Image dim Carême B 3°

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