Dimanche des Rameaux – Francis COUSIN

Dimanche 5 avril 2020 –  Dimanche des Rameaux et de la Passion – Année A

 

Évangile selon Saint Matthieu 21, 1-11 – 26,14-27,66

 

« Joie … Peur … Espérance … »

 

En ce dimanche, deux passages d’Évangile, dans des tons très différents.

L’un en dehors de l’église, en préambule, avec la procession des rameaux, joyeux, voire triomphal.

L’autre, à sa place habituelle dans la célébration, méditatif, triste.

Circonstance particulière cette année, nous n’aurons pas la bénédiction des rameaux, et nous participerons à la célébration devant notre poste de télévision …

Et il sera sans doute bien difficile de manifester et montrer cette joie de l’entrée de Jésus à Jérusalem.

« Montant alors à Jérusalem, Jésus prit à part les Douze disciples et, en chemin, il leur dit :  ’’Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mortet le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient’’ … » (Mt 20,17-19).

Mais les apôtres n’ont pas fait un compte avec cette annonce ! Pire, ils cherchaient ils cherchaient même les places d’honneur ! Jésus est obligé de rectifier : « Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur (…). Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. » (Mt 20,26-28).

Aussi, quand Jésus fait venir une ânesse et son petit pour entrer dans Jérusalem, ils se sont souvenus de la prophétie de Zacharie et de l’humilité demandée par Jésus, … mais ils ont oublié la fin de la phrase !

Et c’était la fête, la joie. Tout le monde chantait « Hosanna au fils de David ! ». On mettait de manteaux par terre devant l’ânesse ! On agitait des branches d’arbres ! Les foules des disciples de Jésus marchaient devant lui, d’autres foules le suivaient … et Jésus était au milieu d’eux !Déjà ! « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. » (Mt 18,20). « Et moi, je suis avec voustous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,20).

Par contre, les gens de Jérusalem ne semblaient pas le connaître : « Qui est cet homme ? », ce qui n’étaient pas le cas des scribes et des grands prêtres …

Dans le récit de la Passion, on peut remarquer qu’il est pétri par la peur des différents participants, de manière différente pour chacun, mais toujours une peur, une inquiétude … avec des résultats différents.

À commencer par Jésus qui « commença à ressentir tristesse et angoisse. » : « il tomba face contre terre en priant, et il disait : ’’Mon Père, s’il est possible, que cette coupe passe loin de moi !’’ », et par trois fois il reprit cette même prière à son Père. Mais cette peur de ce qui va advenir fait le cœur de sa prière, et l’amour réciproque entre son Père et lui lui permet de dire : « Cependant, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux.». Jésus n’a pas fui devant sa peur, confiant dans l’amour de son Père, et il a accepté de la traverser, d’aller au-delà de sa peur humaine pour accepter sa mission divine.

Les grands prêtres qui voulaient tuer Jésus, mais « pas en pleine fête, de peurqu’il n’y ait pas des troubles dans le peuple » et qu’il n’y ait des représailles des Romains.

Peur du gouverneur romain, Ponce Pilate, à cause des songes de sa femme, qui propose un échange entre Jésus et Barabbas, mais finalement est obligé de condamner Jésus par peurd’un mouvement de foule orchestré par les grands prêtres, ce qui serait mal vu de l’empereur à Rome. Il s’en lave les mains.

Peur des apôtres d’être arrêtés en même temps de Jésus : « Alors tous les disciples l’abandonnèrentet s’enfuirent. ».

Peur de Pierre que refuse d’être assimilé à l’un des apôtres de Jésus, et qui le renie par trois fois : « Je ne connaît pascet homme. ».

Peur de Judas qui reconnaît son erreur, mais qui ne sait comment en sortir : « il se retira et alla se pendre. »

Peur des soldats romainsqui gardaient Jésus : « Ils furent saisis d’une grande crainte et dirent : « Vraiment, celui-ci était Fils de Dieu ! »

La peur est partout.

Et l’Espérance ?

On ne la trouve pas vraiment dans les textes de ce jour.

Et pourtant, elle aurait pu y être … et peut-être y est-elle, mais cachée, insoupçonnée, dans le tréfonds du cœur de certains, principalement des femmes : « Marie Madeleine et l’autre Marie étaient là, assises en face du sépulcre. », présentes jusqu’au bout du jour … Et sans doute aussi dans le cœur de la vierge Marie, mère de Jésus …

Peut-être avaient-elles été plus attentives aux paroles de Jésus : « Et le troisième jour, il ressuscitera. » (Mt 20,19)

Joie … Peur … Espérance …

Ces trois mots semblent aussi s’appliquer à la situation que nous vivons aujourd’hui avec la pandémie du Covid-19, même s’il serait préférable de remplacer le mot ’’espérance’’ par le mot ’’espoir’’.

Trois mots… trois temps … avant, pendant, après …

Avant : la joie, l’insouciance … « En ces jours-là, avant le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ;les gens ne se sont doutés de rien, jusqu’à ce que survienne le délugequi les a tous engloutis : telle sera aussi la venue du Fils de l’homme. » (Mt 24,38-39). On pourrait remplacer ’’déluge’’ par ’’Covid-19’’ …

Pendant : La peur ! elle est partout, on se confine, on a peur d’attraper le virus, on se replie sur soi … et en même temps on voit des gestes de solidarité qui se mettent en place un peu partout, on voit les personnels de santé, de maintien de l’ordre, qui, malgré leur peur, continuent à se mettre au service des personnes … d’autres qui mettent leur ingéniosité ou leur savoir-faire au service des autres …

Même peur … et résultats différents …

Et on voit aussi des irresponsables : « Hein ! Virus-là y fait pas peur à moins ! Mi crase à lu ! ».

Après ? On n’en est pas encore sorti, mais tout le monde à un espoir : ne pas être pris par le virus, ou d’autres personnes dans sa famille ou de ses amis, que les disfonctionnements apparus se résolvent, que l’on arrive à trouver un médicament ou un coquetel de médicaments pour contrer le virus, que la vie économique, sociale, familiale puisse revivre comme avant … ou mieux qu’avant …

Comme nous sommes toujours dans la période de peur, il y a un remède pour sortir de cette peur, et c’est Jésus qui nous le donne : « Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation », tentation du désespoir, tentation de pensées égoïstes, …

Priez Dieu, … Priez Marie :

En la suivant, on ne dévie pas.

En la priant, on ne désespère pas.

En pensant à elle, on ne se trompe pas.

Si elle te tient par la main, tu ne tomberas pas.

Si elle te protège, tu ne craindras pas.

Si elle est avec toi, tu es sûr d’arriver au but.

Marie est cette noble étoile dont les rayons illuminent le monde entier,

dont la splendeur brille dans les cieux et pénètre les enfers.

Elle illumine le monde et échauffe les âmes.

Elle enflamme les vertus et consume les vices.

Elle brille par ses mérites et éclaire par ses exemples.

Ô toi qui te vois ballotté au milieu des tempêtes,

ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre si tu ne veux pas sombrer.

Si les vents de la tentation s’élèvent, si tu rencontres les récifs des tribulations,

regarde l’étoile, invoque Marie.

                                                                     Saint Bernard (Extraits)

                                                                                                    Francis Cousin

Pour accéder à la prière illustrée, cliquer sur le titre suivant :

Image Dimanche des Rameaux A

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