« L’Esprit du Seigneur est sur moi … »
L’évangile de ce jour rassemble deux parties qui semblent a priori sans rapports l’une avec l’autre … mais ce n’est pas vraiment le cas.
Dans la première partie, le prologue de son évangile, Luc nous dit qu’il s’est appuyé sur les récits de personnes qui « furent témoins oculaires et serviteurs de la Parole. »
Des personnes qui font donc intervenir deux sens : la vision et l’écoute. En fait des personnes qui ont écouté « en direct » Jésus.
Mais il ne suffit pas d’écouter Jésus en direct, il faut encore comprendre cette parole, et souvent Jésus se plaint que ses disciples « ne comprirent pas de quoi il leur parlait. » (Jn 10,6) ou que ceux qui l’écoutent « regardent sans regarder, et qu’ils écoutent sans écouter ni comprendre. » (Mt 13,13). Même après sa résurrection, il dira : « Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! » (Lc 24,25).
Il faudra attendre la Pentecôte que l’Esprit Saint vienne sur eux, les envahisse pour qu’ils deviennent témoins de Jésus, pour qu’ils puissent « mettre en œuvre » les Paroles de Jésus et qu’ils deviennent ainsi « serviteurs de la Parole ».
Écoute et Obéissance … grâce à l’action de l’Esprit.
Or dans la deuxième partie, on parle de l’Esprit, d’abord parce que c’est lui qui fait revenir Jésus en Galilée, et ensuite à propos de la prophétie d’Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction … » que Jésus reprends à son compte : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. ».
Et Jésus peut bien le dire car juste avant lors de son baptême, et c’est rapporté par les quatre évangélistes qui disent : « Après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait, le ciel s’ouvrit. L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe, descendit sur Jésus » (Lc 3,21-22).
Nous aussi, nous avons été baptisé dans l’Esprit-Saint : « C’est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés pour former un seul corps. » (2° lecture), l’Église dont le Christ est la tête.
Et si on ne peut pas dire de nous que nous sommes des « témoins oculaires de la Parole », nous devons être des « témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Ac 1,8), des « prédicateurs de la Parole de Jésus », chacun selon ses capacités.
Nous qui avons reçu l’esprit-Saint, nous nous devons de « porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés », c’est-à-dire annoncer, « rendre raison de l’espérance qui est en [n]ous » (1 P 3,15)
Espérance en la Vie Éternelle, dans ce monde qui a bien besoin d’espérance, en ce moment dans notre pays, et dans bien d’autres pays …
Une vraie espérance qui ne se limite pas à l’obtention de biens de consommation, mais une espérance dans une vie spirituelle qui est souvent absente chez les gens ; ils se posent des questions, mais souvent préfèrent des solutions proposées par des magazines de bien-être !
Essayons d’apporter aux autres cette espérance qui nous habite.
« L’espérance est semblable à la joie : elle a besoin d’être partagée. » (François Varillon)
Seigneur Jésus,
Tu pouvais parler ouvertement
car l’Esprit de Dieu était sur toi.
Moi aussi,
j’ai reçu l’Esprit de Dieu en moi,
mais je vis souvent
comme s’il n’était pas là.
Aide-moi à prendre conscience
de sa présence,
et à agir avec lui.
Francis Cousin
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Prière dim ord C 3° A6