Né en 1964 à Paris, Jean-Marie Elie Setbon, non seulement Juif, mais Rabbin et Juif Orthodoxe a découvert la profondeur du Mystère du Christ et a été baptisé dans l’Eglise Catholique le 14 septembre 2008… « Et moi, une fois élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes », avait promis Jésus avant de vivre sa Passion (Jn 12,32)… C’est ce qu’il a vécu… « Jésus m’a travaillé au corps pendant plus de trente ans ! Depuis que je suis petit garçon, alors que je ne connaissais rien à Dieu ni à la religion, puisque ma famille ne pratiquait pas , Il m’attire à Lui »… Voici un extrait de son témoignage :
« C’est en Bretagne, pendant les vacances d’été, qu’a lieu ma première rencontre avec Jésus. J’ai huit ans et, dans ma chambre, une croix est accrochée au mur. Et là, c’est inexplicable, je suis attiré par le Christ !
Pourtant, je ne sais même pas qui Il est ! Bien sûr, je reconnais la croix qu’on voit sur le clocher des églises, le lieu où se réunissent les chrétiens, mais je n’y vois rien de très précis. Je deviens complètement obsédé par cette croix qui m’attire à elle comme un aimant. Dans la journée, je retourne souvent dans ma chambre et je reste là, à la contempler ! Evidemment, j’y vais quand je suis seul, pour ne pas être surpris par les autres. Je sais bien que ma famille n’est pas chrétienne et j’ai vaguement l’impression de transgresser quelque chose. Mais c’est plus fort que moi : devant la croix, je me sens tellement bien que je pourrais y rester des heures !
L’été suivant, nous partons en vacances aux Sables-d’Olonne. Sur les routes de Vendée, je remarque, à chaque carrefour, d’immenses calvaires, très imposants. Je suis subjugué ! Alors, en cachette, après le déjeuner, pendant que les autres font la sieste, je vais me promener pour rencontrer l’homme sur la croix. Dès que j’arrive à un calvaire, je m’arrête et le vide se fait autour de moi. Je reste planté là, à regarder le Christ. Je suis complètement sous le charme ! Je l’admire, je le contemple, je l’aime. Il m’arrive de lui parler, mas pas toujours. Ensuite, quand je retourne à la maison où nous séjournons, je m’allonge sur le large mur qui borde la terrasse et, les bras en croix, je pense à Jésus.
Déjà à cette époque, je sens que Jésus m’appelle. Et moi, je le cherche ! Quand je suis chez moi, à la Courneuve, la nuit, j’attends que tout le monde s’endorme et là, dans le silence que j’aime tant, au pied de mon lit, je fais mon signe de croix, lentement. J’adore faire le signe de croix. Toute la journée, j’attends ce rendez-vous ! Je suis comme amoureux du Christ sur la croix, cette croix qui deviendra pourtant un scandale à mes yeux quand je serai Juif orthodoxe. Petit garçon, cette attirance, qui vient du plus profond de mon cœur ou de mon âme, je ne la définis pas. Je ne suis en contact avec aucun chrétien qui pourrait m’expliquer ce que représente la croix. Mais je ne me pose pas encore de questions. Je me contente de le vivre. Je peux passer des heures à regarder un crucifix. Ce que je vis en présence de Jésus sur la croix est exceptionnel. A aucun moment, je n’associe la souffrance ou au sang (même si, objectivement, Jésus souffre). Je ne vois même pas ce qu’elle représente : ce que je ressens est d’un autre ordre. J’ai vraiment l’impression d’être en contact avec une personne. Il s’agit d’une présence divine, très puissante, qui pardonne, qui réconcilie, qui donne la paix et qui m’apporte un bien être intérieur profond. C’est comme si j’étais devant la porte du Ciel ! Mais tout cela reste secret, dans mon cœur d’enfant. »