1 – Jn 8,1 : l’unique mention du « Mont des Oliviers » en St Jean…
Lire Jn 7,53-8,2 (cf. Lc 21,37-38 ; 22,39) ; conclusion à la lumière de Lc 9,58. C’est la seule fois où apparaît, dans l’Evangile de Jean, la mention du Mont des Oliviers ; que prépare-t-elle (cf. Jn 18,1-2) ? Elle intervient aussi chez le prophète Zacharie (vers 500 avant JC) en Za 14,4 : lire Za 14,1-11. Cette prophétie annonce de suite la venue du « Jour du Seigneur » (14,1). Dans l’Ancien Testament, il renvoie à une intervention décisive de Dieu en personne, notamment pour mettre en place le jugement qui sera « combat » contre l’injustice et le mal (14,3)… Pour l’évoquer et souligner sa portée, son impact, les auteurs ont souvent recours aux images des bouleversements cosmiques. Nous les retrouvons ici en 14,4-5. Certes, la Toute Puissance de Dieu sera à l’œuvre… Mais nous sommes encore dans l’Ancien Testament, magnifique mais si souvent imparfait… Cette Puissance se manifestera en Jésus Christ comme étant avant tout Douceur, Humilité (Mt 11,29 ; Lc 9,51-56), Tendresse, Miséricorde, Force d’Amour capable de répondre au mal par le bien… « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23,34). Et lorsque Pierre s’adressera à ceux-là même qui avaient contribué à crucifier le Christ, il leur dira : « C’est pour vous d’abord que Dieu a ressuscité son Serviteur et il l’a envoyé vous bénir, du moment que chacun de vous se détourne de ses perversités » (Ac 3,26). Dieu, dans sa Toute Puissance d’Amour, offre ainsi aux « puissants » de ce monde une apparence qu’ils qualifient de faiblesse (2Co 13,4), de « pauvreté » (2Co 8,9). Mais c’est Lui qui, en silence, sans bruit, dans la discrétion, la douceur et la paix, se révèle être finalement le plus fort (1Co 1,25)… C’est ce que Jésus manifestera ici avec l’épisode de la femme « surprise en adultère »…
Qui foulera le Mont des Oliviers d’après Zac 14,4 ? Mais qui le foule en Jn 8,1 ? Ce parallèle, fréquent dans les Evangiles, montre que la promesse de la venue de Dieu s’est accomplie avec le Christ. Cela ne peut que poser la question de son identité… Mais qui est-il donc pour qu’il en soit ainsi ? D’autant plus que « Dieu, Yahvé, LE SEIGNEUR (TOB) » dans l’Ancien Testament renvoient le plus souvent à Celui que nous appelons dans le Nouveau Testament « Dieu le Père »… Et le Père n’est pas le Fils ! Et le Fils n’est pas le Père ! Et pourtant, la venue du Père s’accomplit avec celle du Fils… Nous retrouvons indirectement la grande affirmation de Jn 10,30 : « Moi et le Père », dit Jésus, « nous sommes UN ». Et souvenons-nous, St Jean a bien pris soin, dans le grec des Evangiles, de ne pas écrire « UN » au masculin singulier (eis), qui renverrait à une personne de sexe masculin… Il n’emploie pas bien sûr le féminin singulier (mia), qui renverrait à une personne de sexe féminin, mais il utilise le neutre (en) qui désigne en général, les réalités inanimées… Le Père et le Fils sont « UN » car ils partagent tous les deux la même nature divine qui est tout à la fois « Esprit » (Jn 4,24), « Amour » (1Jn 4,8.16), « Lumière » (1Jn 1,5)… « Qui m’a vu a vu le Père », dira Jésus (Jn 14,9)… La Lumière, l’Esprit, l’Amour… qui remplit le cœur du Père est identique à la Lumière, l’Esprit, l’Amour… qui remplit le cœur du Fils car « le Père aime le Fils et il a tout donné en sa main » (Jn 3,34), tout ce qu’Il Est… Alors, par ce Mystère de Communion unique en son genre que le Fils vit avec le Père dans l’Amour, là où est le Fils, là est le Père. Qui écoute le Fils, écoute le Père… Qui voit les signes accomplis par Jésus voit « les œuvres du Père » (Jn 10,37-39 ; 5,36)… La venue du Fils parmi les hommes accomplit donc toutes les promesses faites dans l’Ancien Testament de la venue de Dieu parmi les hommes, un Dieu par le Fils qui se révèlera comme étant « mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu »… Avec le Fils, « le jour de Dieu » est arrivé… Constater d’ailleurs que Jésus reprend cette notion de « jour » en Jn 8,56 pour se l’appliquer à lui-même… Le jour de Dieu est aussi son jour… D’autant plus que lui aussi est « Dieu » (cf. Jn 1,1), au sens où il partage pleinement, et de toute éternité, la même nature divine que son Père…
Qu’arrivera-t-il ce Jour-là, d’après Zac 14,7-9 ? Relire ce texte à la lumière des passages suivants de St Jean et préciser ainsi comment il s’accomplira :
1 – Zac 14,7 avec Jn 8,12 ; 12,46… C’est ainsi que grâce au Christ et par Lui, St Jean peut faire l’affirmation de 1Jn 2,8, car le grand cadeau que le Christ est venu proposer à tous les hommes est celui décrit en 1Th 4,8… Sans jamais oublier Jn 4,24 et 1Jn 1,5…
2 – Zac 14,8 avec Jn 19,33-35 et 7,37-39 ; 4,10-14.
3 – Zac 14,9 avec Jn 18,37 ; et, une fois ressuscité, il promettra à ses disciples d’être toujours avec eux (Mt 28,19-20). L’affirmation de Mt 4,17 s’accomplit alors pleinement avec lui et par lui, d’autant plus que … Lc 22,29 ! Le Christ désire donc faire de chacun de nous des reines et des rois en nous partageant ce qui est à la racine du Mystère de sa Royauté : le Don de son Esprit (cf. Rm 14,17), Lumière qui règne sur les ténèbres (Jn 1,5), grâce de Miséricorde qui règne sur nos péchés pour la vie (Rm 5,21), force qui règne dans notre faiblesse (2Co 12,7-10), paix qui règne dans nos cœurs (Col 3,15)… Heureux alors les pécheurs qui acceptent cette démarche de repentir à laquelle le Christ nous appelle tous, en le laissant tout simplement régner dans nos cœurs, dès maintenant, dans la foi (Jn 20,29).
2 – La femme surprise en flagrant délit d’adultère (Jn 8,1-11)
En Jn 8,2, où est Jésus (cf. Lc 2,49) ? Ces simples circonstances géographiques sont bien le signe que, par le Fils, Dieu le Père lui-même s’adresse aux hommes dans « sa Maison » (Jn 2,16), le Temple (Jn 8,28-29 ; 12,49-50 ; 14,10-11 ; 14,24 ; 17,7-8)…
Bien repérer en Jn 8,1-11, les positions des différents personnages :
1 – Comment est Jésus et « le peuple » en Jn 8,2 ? Il ne faudra jamais oublier ce « peuple » qui sera témoin silencieux de tout ce qui suivra…
2 – Comment sont les scribes, les Pharisiens et la femme surprise en flagrant délit d’adultère ?
3 – Le geste de Jésus décrit en 8,6 suppose qu’il s’est levé pour les accueillir ; et là, justement, que fait-il donc ?
4 – Puis que fera-t-il en Jn 8,7 ? La parole prononcée en cette occasion en aura d’autant plus de force…
5 – Puis, que fait-il de nouveau en Jn 8,8 ?
6 – Enfin, même question en Jn 8,10… Mais cette fois, il reste Jésus, la femme, et tout le peuple qui est resté assis du début jusqu’à la fin…
« Les scribes et les Pharisiens » arrivent donc avec « une femme surprise en adultère ». A propos, où est l’homme qui était avec elle ? Pourtant que dit la Loi en pareil cas (cf. Lv 20,10 ; Dt 22,22-24) ? Noter déjà l’injustice de la situation…
La question des scribes et des Pharisiens est un piège pour Jésus, quelque soit sa réponse :
1 – En effet, s’il dit « Oui ! Il faut appliquer la Loi », il perdra vis-à-vis des foules sa réputation de Bonté, de Douceur, de Miséricorde et de Tendresse… De plus, ils pourront le dénoncer aux Romains en disant qu’il pousse Israël à se rebeller contre l’ordre établi par Rome, car seul Ponce Pilate, Procurateur de Judée, d’Idumée et de la Samarie, de 26 à 36 après JC avait le droit de mettre à mort, « le droit du glaive »…
2 – S’il dit : « Non ! Il est écrit : « Tu ne tueras pas ! » (Ex 20,13 ; Dt 5,17), sans aucune autre précision… », ils pourront toujours l’accuser de pousser le Peuple à désobéir à tous ces préceptes rajoutés au fil des siècles à « la Loi de Moïse », et qui ne sont finalement que « tradition des hommes ». Et quiconque pousse à désobéir à la Loi mérite la mort (cf. Dt 13 ; Dt 17,1-7)…
Mais Jésus va déjouer leur piège… En venant avec cette femme surprise « en adultère », ils étaient dans l’attitude de juges qui ne peuvent que prononcer une condamnation à la lumière de la Loi… Jésus s’était baissé, refusant d’entrer dans une telle discussion, et manifestant, par son attitude corporelle, qu’il se retirait de ce débat. Mais comme « ils persistaient à l’interroger », il va se lever, revenir dans la conversation, et leur dire : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre. » Or, la Loi disait justement que « les témoins mettront les premiers la main à l’exécution du condamné » (Dt 17,7). Jésus s’adresse donc tout spécialement aux témoins de cet adultère qui, les premiers, auraient dû, en dehors de la juridiction romaine, lapider cette femme. Mais il élargit ici la notion de témoin. Certes, certains ont pu être « les témoins » du péché commis par cette femme, mais n’ont-ils pas été aussi « les témoins » d’autres méfaits, notamment dans leur vie ? Et ceux-là, comment vont-ils les juger ? Avec la même dureté, la même rigueur implacable ?
Et là, surprise, ils se révèlent être des juges d’une clémence extraordinaire ! Et ce sont « les plus vieux » qui partiront les premiers, eux qui ont eu tout le temps de faire l’expérience de cette faiblesse humaine qui nous est commune à tous… Certes, il n’est pas dit qu’ils ont eux aussi commis ce péché là, mais ils en ont fait d’autres, ils ne sont pas « sans péché »… Et ils seront « ces témoins qui, les premiers, ne mettront pas la main à l’exécution du condamné. » Puis les plus jeunes feront de même, aidés dans cette démarche de vérité par l’exemple de leurs aînés… Nous retrouvons, en actes, cette phrase de Jésus en St Luc : « Du jugement dont vous jugez on vous jugera, et de la mesure dont vous mesurez on mesurera pour vous » (Mt 7,2). Et St Jacques écrira : « Le jugement est sans miséricorde pour qui n’a pas fait miséricorde ; mais la miséricorde se rit du jugement ».
Par son intervention, Jésus les a donc aidés à « faire la vérité » dans leur vie, et « quiconque fait la vérité vient à la lumière » (Jn 3,21), cette Lumière qui, en Dieu, est celle de la Miséricorde et du Pardon…
Une note de la Bible de Jérusalem indique à propos de Jésus se baissant et écrivant avec son doigt sur le sol : « Le sens de ce geste reste obscur ». Mais St Ambroise, St Augustin et St Jérôme ont proposé de l’interpréter à la lumière de Jr 17,13 : « Espoir d’Israël, SEIGNEUR, tous ceux qui t’abandonnent seront honteux, ceux qui se détournent de toi seront inscrits dans la terre, car ils ont abandonné la source d’eaux vives, LE SEIGNEUR ». Jésus écrirait donc sur le sol le nom de ces scribes et de ces Pharisiens qui accusaient cette femme… Imaginons la scène et la stupeur de ceux qui voyaient leur nom s’inscrire dans la poussière, alors qu’ils savaient bien ne l’avoir jamais dit à Jésus ! Nous assistons alors à un beau renversement… « Toi qui te reposes sur la Loi, qui te glorifies en Dieu, qui connais sa volonté, qui discernes le meilleur, instruit par la Loi, et ainsi te flattes d’être toi-même le guide des aveugles, la lumière de qui marche dans les ténèbres, l’éducateur des ignorants, le maître des simples, parce que tu possèdes dans la Loi l’expression même de la science et de la vérité » (Rm 2,17-20), toi qui penses donc être le meilleur, le saint, ta situation est peut-être pire que celle de cette femme « surprise en adultère »… Oui, « malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites, qui acquittez la dîme de la menthe, du fenouil et du cumin, après avoir négligé les points les plus graves de la Loi, la justice, la miséricorde et la bonne foi ; c’est ceci qu’il fallait pratiquer, sans négliger cela » (Mt 23,23). La dureté de leur cœur, froid comme la pierre, manifeste à quel point ils ont abandonné depuis longtemps « la Source d’Eaux Vives, le Seigneur » Tendre, Miséricordieux et Doux… Or, « le salaire du péché, c’est la mort » (Rm 6,23) ? Leurs noms ne peuvent donc qu’être « inscrits dans la terre », comme ceux des morts…
Puis Jésus se redresse et, cette fois, il s’engage pleinement dans la relation avec la seule personne qui soit restée, la femme. Tous se sont ainsi reconnus coupables, mais une seule entendra la Parole libératrice de Jésus, avec tout le Peuple, ne l’oublions pas, qui est demeuré assis, à l’écoute du Christ, en témoin silencieux de la scène… Cette Parole libératrice en Jn 8,11 se divise en deux parties, lesquelles ? Que nous dit la première sur le Mystère de Dieu (cf. Jn 3,16-18 ; 5,22 ; Ez 18,23 ; 33,11 ; 1Jn 2,1-2 ; Rm 8,31-39 ; 9,16 ; Ep 2,4-10…) et la seconde sur ce que Dieu attend de l’homme (cf. Mt 3,2 ; 4,17 ; Lc 5,32 ; 24,46-48 ; Ac 2,38 ; 3,19). Mais l’homme laissé à ses seules forces d’homme est incapable de répondre à cet appel de Dieu. Il a besoin pour cela de sa grâce, de son soutien, de sa force qui lui permettra de s’arracher à ses ténèbres… Il s’agit donc avant tout pour lui de s’abandonner activement à cette Présence de Dieu qui l’accompagne sans cesse et s’offre à son cœur, à sa foi (cf. Ap 3,20). S’il consent à elle, il recevra avec elle la grâce de « la repentance et de la rémission des péchés » (Ac 5,30‑31 ; 11,18). Car c’est Dieu qui, le premier, avec le Christ et par le Christ, vient à nous en Bon Pasteur qui cherche sa brebis perdue jusqu’à ce qu’il la retrouve. Et quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules et la ramène à la maison, la maison du Père (Lc 15,4-7 ; Jn 14,1-3). Il suffit alors de lui dire « Oui ! », ou du moins, de ne pas lui dire « Non ! »… Et sa grâce nous apprendra, patiemment, petit à petit, jour après jour, « à renoncer à l’impiété et aux convoitises de ce monde pour vivre en ce siècle présent dans la réserve, la justice et la piété » (Tt 2,11-14). Nous expérimenterons alors la vraie Paix (Jn 14,27) et la vraie Joie (Jn 15,11), en un mot, la vraie Vie (Jn 10,10), celle pour laquelle Dieu nous a tous créés…
Ainsi, tout est grâce mais rien ne se fera sans le consentement libre et responsable de notre liberté, sans notre réponse personnelle, profonde (cf. Lc 15,18-20), à cet appel que Dieu ne cesse de nous lancer pour que nous acceptions enfin de revenir à Lui (Is 44,22 ; Jr 3,12-14 ; 15,19 ; 31,21-22 ; Os 1,2-4 ; Si 17,24-26) Le salut jaillit ainsi de la rencontre de deux libertés, celle de Dieu qui désire l’homme, sa vie et son bonheur, et celle de l’homme qui, en cherchant le bonheur dans l’obscurité de ce monde, cherche finalement Dieu, le plus souvent à tâtons… Car « tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi » (St Augustin).
Mais soulignons que Dieu devance toujours l’homme (cf. 1Jn 4,19) : c’est Lui qui a pris l’initiative de créer ce monde et de nous créer, tels que nous sommes… C’est Lui qui accompagne jour après jour sa création à son plein accomplissement, même si l’humanité a du mal à se tourner vers son Créateur et Père et à le reconnaître tel qu’il est : « Esprit » (Jn 4,24) et « Amour » (1Jn 4,8.16), invisible à nos yeux de chair mais présent à notre cœur en « densité » de Vie et de Paix… Et puisqu’il ne poursuit que notre Plénitude (il nous a tous créés pour que nous partagions la sienne), c’est encore Lui qui en venant à nous, jour après jour, va nous aider à prendre conscience de nos pas malheureux qui ne nous conduisent pas au vrai bonheur, à la vraie vie… Puis il va nous aider encore à les lui offrir, et c’est Lui qui, par son pardon, effacera tout et nous donnera de connaître enfin le but de notre vie : sa Vie… Ainsi, tout vient de Lui, mais rien ne se fera sans notre « oui » libre et responsable…
2 – Jésus Lumière du monde (Jn 8,12)
Cette déclaration arrive juste après le récit mettant en scène cette femme surprise en flagrant délit d’adultère, juste après cette phrase que Jésus lui adresse : « Je ne te condamne pas. Va, désormais, ne pèche plus. » Ainsi, la Lumière dont parle Jésus est celle qui jaillit des « entrailles de Miséricorde » de notre Dieu, ce Dieu qui en Jésus Christ est venu courir après les pécheurs pour leur proposer son pardon, et avec lui, la vraie Paix, la vraie Joie, la vraie Vie (cf. Lc 1,76-79).
Faisons deux remarques. La première : St Jean a écrit ici « Je Suis » comme dans la traduction grecque d’Ex 3,14 (relire Ex 3,13-15). Avec le Fils et par Lui, Dieu se révèle… Avec « le Verbe fait chair » (Jn 1,14) et par Lui, il se dit…
De plus, Dieu se présente souvent dans l’Ancien Testament comme étant Lumière : Ps 27(26),1 ; 36(35),10 ; 84(83),12 ; 89(88),16 ; Ha 3,3-4 ; Is 2,5 ; 60,1 ; 60,19-20 ; Ba 5,9… En disant de lui-même « Je Suis », comme en Ex 3,14, et en reprenant cette image de la lumière, nous constatons une nouvelle fois que Jésus, indirectement, discrètement, à la « lumière » des Ecritures, se présente comme étant pleinement Dieu (cf. Jn 1,1 ; 20,28)… Mais seuls ceux qui l’accueillent de tout cœur sauront reconnaître qu’il dit vrai (cf. Mt 11,15 ; 13,9 ; 13,15-16 ; 13,43 ; Ap 2,7 ; 2,11 ; 2,17 ; 2,29 ; 3,6 ; 3,13 ; 3,22)…
Quelle association retrouve-t-on à la fin de ce verset 12 (cf. Ps 36,10 ; Jn 1,4) ? La retrouver en combinant les versets suivants : Jn 4,24 ; 1Jn 1,5 ; Ga 5,25 ; Jn 6,63 (Bible de Jérusalem : « c’est l’Esprit qui vivifie ») ; 2Co 3,6 ; Rm 8,11. D’après Lc 4,1, de quoi Jésus est-il rempli ? Et quel est le don qu’il est venu communiquer aux hommes (cf. 1Th 4,8 ; Jn 1,33 ; 7,37-39) ? Le retrouver en associant Jn 10,10 avec Jn 6,63 ; Jn 14,27 et 15,11 avec Ga 5,22 ; Lc 12,49 avec Lc 3,16 ; Col 2,9-10 avec Ep 5,18. En quel Mystère nous entraînera-t-il alors (cf. 1Jn 1,3 ; 1Th 5,9-10 ; 1Co 6,17 ; Jn 17,20‑23) ? Pour recevoir ce « don de Dieu » (cf. Jn 4,10 ; Ac 8,19-20), quelle est la seule attitude qu’il nous demande (Reprendre les différents verbes employés en Is 45,22 ; Jr 3,12 ; Ac 2,38 ; Jn 20,31 ; Ac 5,32) ? Cette attitude est-elle accomplie une fois pour toutes ? Par quel verbe est-elle exprimée en Jn 8,12 ? Par quelle autre expression peut-on la décrire (Jn 8,51 ; 12,47 ; 14,15 ; 14,21 ; 14,23-24 ; 15,10 ; 17,6) ? Quelle autre expression Jésus emploie-t-il en Mc 13,33‑36 ? Cela revient à faire quoi d’après 1Th 5,16-22 ? Nous retrouvons ainsi l’importance de la prière, prière du cœur nourrie par l’écoute de la Parole de Dieu, car lire la Parole de tout cœur, c’est accueillir l’Esprit Saint qui se joint toujours à elle (Jn 3,34), un Esprit qui, en nous, sera Vie, Lumière et Paix… Heureux alors, bienheureux, tous ceux et celles qui l’accueillent…
D. Jacques Fournier
Correction de la fiche N°15 :
CV – 15 – Jn 8,1-12 correction