« En vue de sa mort, maintenant si proche, Jésus résume la signification de sa vie et de son ministère, et explique que son départ vers le Père est au bénéfice de ses disciples. Il ne signifiera pas complète séparation, car ils continueront de goûter et de se réjouir de la divine Présence, mais d’une autre façon » (Barrett C.K.).
Jn 14,1 : appel à la foi, à la confiance…
Juste avant, qu’est-ce que Jésus a annoncé à ses disciples (cf. Jn 13,18.21-26) ? Et quelles sont les démarches qui, très concrètement, sont déjà en cours (cf. Jn 13,27-30 ; 13,2 ; Mt 26,14-16) ? Jésus le sait, que va-t-il se passer très bientôt, pour lui (cf. Mc 8,31-33 ; 8,30-32 ; 10,32-34) et pour ses disciples (cf. Mt 26,31) ? Alors, que désire-t-il pour eux au début de ce verset Jn 14,1 ? Mais cette réaction en une telle circonstance est normale, humaine… En effet, qu’est-ce que Jésus a déjà vécu en pensant à tous ces évènements d’après Jn 13,21 ? Nous retrouvons une situation semblable en Mc 14,32-42. Qu’avait dit Jésus en Mt 10,28 ? Et pourtant, que se passe-t-il en Mc 14,33 ? Qu’avait dit Jésus en Jn 4,34 ? Et pourtant, qu’a-t-il du mal à accepter d’après Mc 14,36 ? Beauté du Christ qui nous apparaît si humain. De son côté, le Père ne veut ni la souffrance ni la mort de son Fils, mais il l’encourage à poursuivre sa mission jusqu’au bout : manifester à tous les hommes que rien, absolument rien, ne peut empêcher Dieu de les aimer… Aussi va-t-il le consoler, le réconforter (Lc 22,43) et lui donner la force de continuer à aimer, envers et contre tout, ceux qui lui feront du mal. Il pourra ainsi donner sa vie pour eux, pour leur salut, pour qu’ils soient arrachés à leurs ténèbres, à leur haine, à leur méchanceté. Ils connaîtront alors la Paix, la Sérénité et la Plénitude dans la Lumière et la Douceur de l’Amour…
Cette force, Jésus aimerait que ses disciples en soient déjà revêtus… Qu’a-t-il fait pour la recevoir (cf. Lc 22,41.44-45) ? Qu’a-il fait aussi pour ses disciples (cf. Lc 22,32 ; Jn 17,15) ? Et quelle invitation leur lance-t-il en Lc 22,40.46 et ici en Jn 14,1 (la retrouver vers la fin du chapitre, en inclusion, en Jn 14,27.29) ? Relire d’ailleurs tout ce chapitre 14 et compter le nombre de fois où intervient le verbe « croire » ; si le chiffre 7 est symbole de perfection, quel est donc l’appel que Jésus ne va pas cesser de lancer à ses disciples ?
Jésus Chemin de Communion avec le Père (Jn 14,2-14)
Pourquoi le Fils est-il venu dans le monde (cf. Jn 3,17 ; 9,39 ; 10,10 ; 12,46-47 ; 18,37) ? Et pourquoi le quitte-t-il d’après Jn 14,2 ? En tout ce qu’Il Est, en tout ce qu’il dit, en tout ce qu’il fait, quel est donc l’unique but que poursuit Jésus (cf. Ac 10,38 ; Jr 32,40-41) ?
En Jn 14,3, après avoir évoqué son départ et le fait qu’il préparera une place pour ses disciples, Jésus leur fait une grande promesse : « A nouveau je viendrai et je vous prendrai près de moi afin que là où je suis, vous aussi vous soyez ». Cette promesse se présente sous la forme de deux actions ((1) et (2)) posées pour atteindre un certain but (3) ; préciser ces trois étapes :
1 – La première peut être comprise de deux façons, à garder toujours ensemble, lesquelles :
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a) Jn 14,18 qui conduit à Mt 18,20 ; 28,20 avec aussi Ap 3,20 ; Ga 1,16 ; 2,20 ; 2Co 11,10 ; 13,3.
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b) Mt 24,29-31 ; 26,64 ; 1Th 4,15-17 ?
2 – Que signifie la seconde à la lumière de Lc 15,4-7 (Is 46,4 ; Ex 19,4 ; Dt 32,11) ? Que « prend » et « porte » Jésus d’après Mt 8,17 (Is 53,4.12) et 1P2,24 ? Et lorsque le Christ agit ainsi, que fait-il (cf. Jn 1,29 et donc Jn 12,46 avec 8,12 ; 2Co 5,17‑21) ? Nous retrouvons ces éléments en Is 63,9, et d’après 1Th 4,8, comment cela s’accomplit-il très concrètement dans nos vies (on retrouve la réponse indirectement, de façon négative, dans la première moitié d’Is 63,10, et de façon positive à la fin d’Is 63,11 et au début d’Is 63,14) ?
3 – C’est d’ailleurs par ce moyen concret, spirituel, que le but est atteint. Comment Jésus en parle-t-il au début de Jn 14,2 et à la fin de Jn 14,6 ? Retrouver l’image de Jn 14,2 en Jn 8,34-36. Mais en ce dernier texte, les notions « d’esclave » ou de « fils » renvoient aux hommes : en agissant pour chacun d’entre nous, en nous libérant jour après jour du péché, qu’est-ce que Jésus « le Fils » veut que nous soyons tous ? Que se passera-t-il alors dès maintenant d’après la fin de Jn 8,35 ? St Jean y emploie d’ailleurs une expression particulière qui peut se traduire par « à jamais », « pour toujours », « pour l’éternité » ; elle apparaît notamment en Jn 4,14 ; 6,51.58 ; 8,51-52 ; 10,28 ; 11,26 ; 14,16 ; que sous-entend-elle, notamment pour cet « aujourd’hui » de notre foi ?
Comment Jésus parle-t-il encore de ce but (3) en Mc 1,15 ; Mt 3,2. Précisez cette dernière expression avec Rm 14,17. Comment St Paul en parle-t-il en 1Co 1,9 ; 2Co 13,13 ; Ph 2,1 et St Jean en 1Jn 1,3 ? Quelles expressions St Jean choisit-il pour l’évoquer en Jn 14,10-11 ; 17,21 ? Le redire encore avec 1Th 5,10. Cette dernière perspective se retrouve en 1Co 6,17, mais elle est précisée à la fin du verset par une seconde expression, laquelle ? Et cette seconde expression permet de bien comprendre le Mystère décrit en Jn 10,30 et 17,20-23… Et il commence dès aujourd’hui, dans la foi et par notre foi, grâce à la Miséricorde de Dieu et à notre consentement toujours fragile et sans cesse à renouveler… Heureusement, qu’est-ce que Dieu le Père « veut » d’après 1Tm 2,3-6 ? Dieu le Fils « veut » bien sûr la même chose : comment en parle-t-il d’après Jn 17,24 ? Cette volonté de Dieu est inaltérable, inébranlable… Rien, absolument rien ne peut le faire changer d’avis… Alors, quand notre volonté défaille, il suffit, tels que nous sommes, de nous en remettre à Celle qui ne défaille jamais… Et tout ce que Dieu « veut », il le « fait »… Lc 15,4-7 s’accomplira…
Par rapport à ce but (3) que nous venons de voir avec de multiples expressions différentes qui renvoient toutes à une seule et même réalité spirituelle, comment Jésus se présente-t-il en Jn 14,4 et 14,6 ? Pour vivre cette réalité, quelle attitude le disciple de Jésus doit-il adopter d’après Jn 12,26 où intervient d’ailleurs à nouveau ce but (3) ? Préciser cette réponse avec Jn 13,15 et Jn 15,12, sans oublier la précision apportée par Rm 5,5 (Ga 5,22 ; 2Tm 1,7) ; en effet, sans l’accueil au plus profond de son être de ce Don de Dieu, l’homme est incapable d’accomplir par lui-même ce que Dieu lui demande…
Si Rm 5,5 se vérifie effectivement pour le disciple (cf. Ac 5,32 ; 1Th 4,8), il vivra aussi Rm 8,9-10 (regarder tout spécialement la deuxième partie du v. 9 et la première du v. 10). En reprenant l’expression employée en 1Co 1,9, quel Mystère vivra-t-il avec le Christ ? D’après la fin de Rm 8,10, ce Mystère est de l’ordre de la vie… Bien noter l’expression employée : quelle réalité, d’après elle, est Source de Vie ? Retrouver la réponse en Jn 6,63 (TOB) ; Ga 5,25 ; 2Co 3,6 ; Jn 4,10-14 avec Jn 7,37-39… Or aujourd’hui, dans la foi et par notre foi, par quelle Personne divine cette réalité nous est-elle transmise (reprendre le Nom employé par St Jean en Jn 14,17 (cf. Jn 14,15-17) ; 15,26 ; 16,13) ? Or, dans ce Nom, apparaît une nouvelle notion : était-elle aussi présente en Jn 14,6 ?