LA CHAMBRE DE VINCENZO.

Si le tabernacle est le cœur de l’hôpital, chaque chambre est un sanctuaire, chaque lit un autel. Vincenzo avait sa chambre au bout du couloir.

A travers le sida, il avait redécouvert Jésus présent dans sa vie. Après sa conversion, il aimait à dire que le sida c’est le « Syndrome Immuno Déficience d’Amour ».

« Tu sais, on fait l’amour, me disait Vincenzo, mais on ne vit plus l’amour. Ce n’est plus de l’amour, parce qu’on le vit sans Amour. C’est vide. J’ai vécu dans l’homosexualité les années les plus vides de ma vie. J’étais seul. Seul. Je passais d’un homme à un autre, toujours plus insatisfait. Jusqu’au dégoût de moi, des autres, de la vie. Parce que dans notre milieu, il n’y a pas beaucoup de fidélité. Il y a beaucoup de suicides. Mais, depuis ma conversion, j’ai découvert une Présence. Quelqu’un qui m’aime. Je passe des heures à le prier, chaque jour.

La chambre de Vincenzo est un sanctuaire. Il peut encore se lever et passer une bonne partie de sa journée, assis dans le fauteuil. Médecins et infirmières aiment se confier à lui.

Sa chambre : une vraie cellule de moine !

En sortant de chez Vincenzo, une femme médecin, qui se dit anticléricale, me dit : « la chambre de Vincenzo, c’est un sanctuaire. »

Vincenzo aime prendre des nouvelles des autres malades du service. Il prie pour eux. Quelques heures avant de quitter cette terre, prêt pour ce moment de la rencontre avec Diu, il dira : « Je meurs vivant ! »

 

Hubert LELIEVRE, ordonné prêtre en 1989. En septembre 1995, il rejoint l’hôpital romain des malades du sida où il rencontre en deux ans plus de trois mille personnes. Son livre « Le bonheur que tu cherches ,» éditions de l’Emmanuel, 2003.

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