La création du monde

Père Daniel WOILLEZ : Dossier N° 1

Toutes Les religions du monde reconnaissent pratiquement un Dieu créateur de l’univers.
Cette croyance n’est pas en contradiction avec la pensée scientifique qui cherche le « comment » du début du monde (Comment a commencé le monde), à partir des éléments progressivement découverts et observés. Nous sommes témoins actuellement des immenses progrès scientifiques.

La foi chrétienne respecte et admire la pensée scientifique et en admire le progrès, mais elle va plus loin.
Quelle est l’origine du monde ? Et pas seulement le comment du début. D’où vient le monde ?
La foi répond aussi au « pourquoi » de la création. Pourquoi le monde dont nous faisons partie, existe-t-il ?
Il ne s’agit pas seulement de savoir quand et comment a surgi le cosmos, ni quand l’homme est apparu, mais il s’agit de découvrir quel est le sens d’une telle origine Elle voit et célèbre l’oeuvre du Dieu créateur qui révèle son mystère trinitaire et pourquoi il a fait le monde, dans quel but.

1°) DIEU A CREE LE MONDE. (Compendium n°51)

La foi chrétienne répond à la question élémentaire que se posent tous les hommes :
Quelle est l’origine de ce qui existe ? D’où venons-nous ?
Où allons-nous ? Quelle est notre perspective finale ?
Ces deux questions sont inséparables. Cf. CEC 282.

282 La catéchèse sur la Création revêt une importance capitale. Elle concerne les fondements mêmes de la vie humaine et chrétienne : car elle explicite la réponse de la foi chrétienne à la question élémentaire que les hommes de tous les temps se sont posée :  » D’où venons-nous ?  »  » Où allons-nous ?  »  » Quelle est notre origine ?  »  » Quelle est notre fin ?  »  » D’où vient et où va tout ce qui existe ?  » Les deux questions, celle de l’origine et celle de la fin, sont inséparables. Elles sont décisives pour le sens et l’orientation de notre vie et de notre agir.
La question des origines a toujours obsédé la pensée humaine qui lui a donné toutes sortes de réponses. Cf. CEC 285.

285 Depuis ses débuts, la foi chrétienne a été confrontée à des réponses différentes de la sienne sur la question des origines. Ainsi, on trouve dans les religions et les cultures anciennes de nombreux mythes concernant les origines. Certains philosophes ont dit que tout est Dieu, que le monde est Dieu, ou que le devenir du monde est le devenir de Dieu (panthéisme) ; d’autres ont dit que le monde est une émanation nécessaire de Dieu, s’écoulant de cette source et retournant vers elle ; d’autres encore ont affirmé l’existence de deux principes éternels, le Bien et le Mal, la Lumière et les Ténèbres, en lutte permanente (dualisme, manichéisme) ; selon certaines de ces conceptions, le monde (au moins le monde matériel) serait mauvais, produit d’une déchéance, et donc à rejeter ou à dépasser (gnose) ; d’autres admettent que le monde ait été fait par Dieu, mais à la manière d’un horloger qui l’aurait, une fois fait, abandonné à lui-même (déisme) ; d’autres enfin n’acceptent aucune origine transcendante du monde, mais y voient le pur jeu d’une matière qui aurait toujours existé (matérialisme). Toutes ces tentatives témoignent de la permanence et de l’universalité de la question des origines. Cette quête est propre à l’homme.
Dans cette tentative d’explication, la science apporte sa contribution, mais la question dépasse le domaine de la science.

. (Cf. CEC. 283 et 284. (Le pourquoi.)
283 La question des origines du monde et de l’homme fait l’objet de nombreuses recherches scientifiques qui ont magnifiquement enrichi nos connaissances sur l’âge et les dimensions du cosmos, le devenir des formes vivantes, l’apparition de l’homme. Ces découvertes nous invitent à admirer d’autant plus la grandeur du Créateur, de lui rendre grâce pour toutes ses oeuvres et pour l’intelligence et la sagesse qu’il donne aux savants et aux chercheurs.
284 Le grand intérêt réservé à ces recherches est fortement stimulé par une question d’un autre ordre, et qui dépasse le domaine propre des sciences naturelles. Il ne s’agit pas seulement de savoir quand et comment a surgi matériellement le cosmos, ni quand l’homme est apparu, mais plutôt de découvrir quel est le sens d’une telle origine : si elle est gouvernée par le hasard, un destin aveugle, une nécessité anonyme, ou bien par un Être transcendant, intelligent et bon, appelé Dieu.
La foi chrétienne apporte la lumière sur la question des origines.
L’Homme peut déjà avec sa raison humaine connaître l’existence du Dieu créateur à partir de l’oeuvre de la création.
Cf. CEC.31-32,

31 Créé à l’image de Dieu, appelé à connaître et à aimer Dieu, l’homme qui cherche Dieu découvre certaines  » voies  » pour accéder à la connaissance de Dieu
Ces  » voies  » pour approcher Dieu ont pour point de départ la création : le monde matériel et la personne humaine.
32 Le monde : A partir du mouvement et du devenir, de la contingence, de l’ordre et de la beauté du monde, on peut connaître Dieu comme origine et fin de l’univers.
S. Paul affirme au sujet des païens :  » Ce qu’on peut connaître de Dieu est pour eux manifeste : Dieu en effet le leur a manifesté. Ce qu’il y a d’invisible depuis la création du monde se laisse voir à l’intelligence à travers ses oeuvres, son éternelle puissance et sa divinité  » (Rm 1, 19-20 ; cf. Ac 14, 15. 17 ; 17, 27-28 ; Sg 13, 1-9).
Et S. Augustin :  » Interroge la beauté de la terre, interroge la beauté de la mer, interroge la beauté de l’air qui se dilate et se diffuse, interroge la beauté du ciel (…) interroge toutes ces réalités. Toutes te répondent : Vois, nous sommes belles. Leur beauté est une profession. Ces beautés sujettes au changement, qui les a faites sinon le Beau, non sujet au changement ?  » (Serm. 241, 2 : PL 38, 1134).
36 « La Sainte Église, notre mère, tient et enseigne que Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine à partir des choses créées  » (Cc. Vatican I : DS 3004 ; cf. 3026 ; DV 6). Sans cette capacité, l’homme ne pourrait accueillir la révélation de Dieu. L’homme a cette capacité parce qu’il est créé  » à l’image de Dieu  » (Gn 1, 27).
286 L’intelligence humaine peut, certes, déjà trouver une réponse à la question des origines. En effet, l’existence de Dieu le Créateur peut être connue avec certitude par ses oeuvres grâce à la lumière de la raison humaine (cf. DS 3026), même si cette connaissance est souvent obscurcie et défigurée par l’erreur. C’est pourquoi la foi vient confirmer et éclairer la raison dans la juste intelligence de cette vérité :  » Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par une parole de Dieu, de sorte que ce que l’on voit provient de ce qui n’est pas apparent  » (He 11, 3).
C’est ce qu’exprime la plupart des religions Cf. CEC. 28. 2566.

28 De multiples manières, dans leur histoire, et jusqu’à aujourd’hui, les hommes ont donné expression à leur quête de Dieu par leur croyances et leurs comportements religieux (prières, sacrifices, cultes,
méditations, etc.). Malgré les ambiguïtés qu’elles peuvent comporter, ces formes d’expression sont si universelles que l’on peut appeler l’homme un être religieux :
2566 L’homme est en quête de Dieu. Par la création Dieu appelle tout être du néant à l’existence. Couronné de gloire et de splendeur (cf. Ps 8, 6), l’homme est, après les anges, capable de reconnaître qu’il est grand le Nom du Seigneur par toute la terre (cf. Ps 8, 2) .., L’homme… garde le désir de Celui qui l’appelle à l’existence. Toutes les religions témoignent de cette quête essentielle des hommes (cf. Ac 17, 27).
Mais à la lumière de la Révélation, l’homme adhère à la vérité de la création avec certitude et sans mélange d’erreur. Cf. CEC. 38.

38 L’homme a besoin d’être éclairé par la révélation de Dieu, non seulement sur ce qui dépasse son entendement, mais aussi sur  » les vérités religieuses et morales qui, de soi, ne sont pas inaccessibles à la raison, afin qu’elles puissent être, dans l’état actuel du genre humain, connues de tous sans difficulté, avec une ferme certitude et sans mélange d’erreur » (ibid., DS 3876 ; cf. Cc. Vatican I : DS 3005 ; DV 6 )
La création témoigne de la souveraine puissance de Dieu. Il est le tout Autre. CEC. 269.
269 Les Saintes Écritures confessent à maintes reprises la puissance universelle de Dieu.
Dieu a créé le monde de rien. Il n’a besoin de rien ni d’aucune aide pour créer. S’il avait besoin de quelque chose qu’il n’aurait pas, il ne serait pas Dieu.

CEC. 296-297.
296 Nous croyons que Dieu n’a besoin de rien de préexistant ni d’aucune aide pour créer…Dieu crée librement  » de rien » (DS 800 ; 3025) :
Quoi d’extraordinaire si Dieu avait tiré le monde d’une matière préexistante ? Un artisan humain, quand on lui donne un matériau, en fait tout ce qu’il veut. Tandis que la puissance de Dieu se montre précisément quand il part du néant pour faire tout ce qu’il veut. La foi en la création  » de rien  » est attestée dans l’Écriture comme une vérité pleine de promesse et d’espérance.

N.B. Cela est à compléter par le principe de l’évolution due au dynamisme mis par Dieu dans les êtres. Cf. La création de l’homme à partir de « la glaise », dans la genèse.
Dans ce sens, la création est toujours actuelle et pas seulement à un moment du passé.
(Au moment du « big-bang)
La création est en perfectionnement continue, dans un dynamisme de progrès. Elle n’a pas été faite à l’état achevé. (Il y aura une participation humaine à la vie du créateur. Cf Plus loin.)
Dieu n’a pas créé pour rien. Son but est de faire participer les créatures à sa vie. Dieu ne peut que donner, car il ne manque de rien. La gloire de Dieu n’est pas de la recevoir mais de la communiquer, de la donner.
CEC. 293. 295. 341. (Compendium N°53.)

293. C’est une vérité fondamentale que l’Écriture et la Tradition ne cessent d’enseigner et de célébrer : « Le monde a été créé pour la gloire de Dieu « . Dieu a créé toutes choses, explique S. Bonaventure,  » non pour accroître sa Gloire, mais pour manifester et communiquer cette gloire ». Car Dieu n’a pas d’autre raison pour créer que son amour et sa bonté : « C’est la clef de l’amour qui a ouvert sa main pour produire les créatures » (S. Thomas d’A.) Et le premier Concile du Vatican explique :
Dans sa bonté et par sa force toute-puissante, non pour augmenter sa béatitude, ni pour acquérir sa perfection, mais pour la manifester par les biens qu’il accorde à ses créatures, ce seul vrai Dieu a, dans le plus libre dessein, tout ensemble, dès le commencement du temps, créé de rien l’une et l’autre créature, la spirituelle et la corporelle (DS 3002).
295 Nous croyons que Dieu a créé le monde selon sa sagesse (cf. Sg 9, 9). Il n’est pas le produit d’une nécessité quelconque, d’un destin aveugle ou du hasard. Nous croyons qu’il procède de la volonté libre de Dieu qui a voulu faire participer les créatures à son être, sa sagesse et sa bonté : « Car c’est toi qui créas toutes choses ; tu as voulu qu’elles soient, et elles furent créées » (Ap. 4, 11). « Que tes oeuvres sont nombreuses, Seigneur ! Toutes avec sagesse tu les fis » (Ps 104, 24). « Le Seigneur est bonté envers tous, ses tendresses vont à toutes ses oeuvres » (Ps 145, 9).

NB. C’est pour cela que le monde n’a pas été créé achevé mais en évolution vers un terme et un sommet
341 La beauté de l’univers : L’ordre et l’harmonie du monde créé résultent de la diversité des êtres et des relations qui existent entre eux. L’homme les découvre progressivement comme lois de la nature. Ils font l’admiration des savants. La beauté de la création reflète l’infinie beauté du Créateur. Elle doit inspirer le respect et la soumission de l’intelligence de l’homme et de sa volonté.
La création est l’oeuvre commune des trois personnes divines : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Cf. Je crois en Dieu, le Père créateur…..
Notre foi chrétienne est trinitaire.
Je crois en Dieu le Père, je crois dans son Fils unique et je crois dans le Saint-Esprit.
1) La création est l’oeuvre du Père. Elle est une action permanente du Père qui aime son fils.
« Je crois en Dieu le Père créateur ». (Credo.) … Et pas seulement « Je crois en la divinité ».
Ephes. I, 3-6 :
« 3 Béni soit Dieu, le Père du Christ Jésus notre Seigneur !
Oui, il nous a donné dans les cieux, dans le Christ, toute bénédiction spirituelle.
4 En lui il nous a choisis avant la création du monde pour être devant lui saints et sans tache.
Par amour 5 il décidait dès ce moment qu’il ferait de nous ses fils par Jésus Christ et pour lui.
Tel a été son vouloir et son bon plaisir,
6 afin que soit louée et glorifiée sa grâce, ce don qu’il nous faisait dans le Bien-Aimé.
Notre profession de foi n’est pas seulement comme dans les religions du monde, une affirmation de l’existence de la divinité, mais une foi dans la vie intime de Dieu qui est une relation d’amour entre des personnes.
La création n’est pas l’oeuvre d’un Dieu qui agirait selon l’unité indistincte de sa divinité. Elle relève du Père qui oeuvre dans son Fils.
La Toute puissance de Dieu est paternelle. Elle s’investit en entier dans la génération du Fils Unique.
L’oeuvre de la création ne vient pas se surajouter à l’action paternelle, mais elle est contenue en elle.
Parce qu’il est Dieu en tant que Père, aucune de ses activités n’est étrangère à sa paternité.
En créant, le Père étend sur des êtres nombreux l’amour qui engendre le Fils, les englobant dans l’amour de son Fils.
Le Dieu-créateur est le Dieu-Père. Mais il réalise son oeuvre par la médiation du Fils.
2) La création est l’oeuvre du Fils. CEC.280. 291.
La venue du Fils dans le monde fut tardive. Mais il est déjà présent à toute la création dès le début.
Col.1, 15-17. « Lui qui est l’image du Dieu invisible, premier-né de toute créature, car en lui tout a été créé, (par le Père), dans les cieux et sur la terre, les êtres visibles et invisibles…Tout a été créé par lui et en lui, et il est, lui, par devant tout et tout est maintenu en lui ».
Tout l’hymne vise la Christ Jésus et sa médiation universelle. (Création et salut. Le projet du Père est unique.))
La création elle-même se trouve englobée dans l’engendrement du Fils en ce monde.
Le Fils jouit de la prééminence sur toute créature en raison de sa filiation. Il appartient cependant à la création dont il est le premier-né.
1 Cor. 8,6 : « Il n’y a pour nous qu’ un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, J.C., par qui tout existe et par qui nous sommes. »
Rôle cosmique joué par le Christ.
Il partage la Seigneurie du Père sur toutes choses et sur le temps. Il partage avec le Père la toute-puisance créatrice.
L’antériorité du Christ n’est donc pas temporelle‚ dans le temps. Le Fils est « par devant tout ».
Il n’est pas au début de l’histoire (comme s’il avait commencé avec l’histoire.), mais il en est le début.
N.B. Rigoureusement, on ne peut pas dire que le Verbe existait avant la Création, car on le situerait ainsi dans le temps. En réalité, le Verbe ne pré-existe pas à l’incarnation. Il sur-existe dans une éternité strictement divine.
(On voit ici les limites de nos expressions humaines.)
La Seigneurie du Christ est la RAISON DECISIVE DE LA CREATION.
Col.1,18sq : « Il est le commencement, premier-né d’entre les morts, pour devenir en tout le premier, car il a plu (au Père) de faire habiter en lui tout la plénitude ».
Dieu a concentré en lui sa propre plénitude d’être et de puissance, si bien que tout ce qui est participation à l’être et à la vie ne peut que découler de cette totalité réunie dans le Christ.
Le Père donne à son Fils de devenir, ensemble avec lui, le principe de toutes choses. C’est la prodigieuse gloire du Christ en sa résurrection, la gloire de son engendrement dans la plénitude de Dieu.
280 La création …culmine dans le Christ. Inversement, le mystère du Christ est la lumière décisive sur le mystère de la création. Dès le commencement, Dieu avait en vue la gloire de la nouvelle création dans le Christ (cf. Rm 8, 18-23).
Rom. 8, 18-23 :
« 18 J’estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer à la gloire qui doit se révéler en nous. 19 Car la création en attente aspire à la révélation des fils de Dieu… 22 Nous le savons en effet, toute la création jusqu’à ce jour gémit en travail d’enfantement. 23 Et non pas elle seule : nous-mêmes qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons nous aussi intérieurement dans l’attente de la rédemption de notre corps. »
N.B. Toute créature est déjà en lien avec J.C, puisqu’elle ne subsiste qu’en lui.
 » Au commencement était le Verbe (…) et le Verbe était Dieu. (…) Tout a été fait par lui et sans lui rien n’a été fait  » (Jn 1, 1-3). Le Nouveau Testament révèle que Dieu a tout créé par le Verbe Éternel, son Fils bien-aimé. C’est en lui  » qu’ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre (…) tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toute chose et tout subsiste en lui  » (Col 1, 16-17)
« Pour lui » : Le but de la création est de tout rassembler dans le Fils. Cela ne sera pleinement réalisé qu’au « dernier jour », dans le mystère pascal accompli, raison et terme de l’incarnation du Fils de Dieu.
Cette création est en évolution, en progression vers un terme, un accomplissement. Au départ imparfaite et limitée, elle va vers un accomplissement dans le Fils.
3) La création est l’oeuvre de l’Esprit-Saint.. ) (CEC. 291.)
291. La foi de l’Église affirme de même l’action créatrice de l’Esprit Saint : il est le  » donateur de vie  » (Symbole de Nicée-Constantinople),  » l’Esprit Créateur  » (« Veni, Creator Spiritus »), la  » Source de tout bien  » (Liturgie byzantine).
La récapitulation du monde dans le Fils se fera par l’Esprit-Saint, qui construit le corps du Christ.
L’Esprit-Saint est la puissante engendrante du Père.
Il est le souffle vital de la création.
Il y a un lien entre la création à ses débuts et Jésus sur qui plane l’Esprit-Saint. « C’est toi mon Fils. »
Cf. le récit du baptême de Jésus illustre ce qui se passe dans la résurrection de Jésus, où Dieu engendre son Christ dans la plénitude de l’Esprit-Saint et fait de lui, dans la puissance de l’Esprit, l’alpha et l’oméga, le principe et le sommet de la création.
C’est dans l’amour qu’il porte au Fils que le Père crée le monde. La création est imprégnée de « semences d’amour ».
Le Père, dans sa permanente action créatrice, ne cesse d’infuser au monde l’énergie cosmique de l’amour (L’Esprit-Saint), pour que la création puisse subsister.

CEC. 292. 703-704.
292. La création est l’oeuvre commune de la Sainte Trinité.
703 La Parole de Dieu et son Souffle sont à l’origine de l’être et de la vie de toute créature (cf. Ps 33, 6 ; 104, 30 ; Gn 1, 2 ; 2, 7 ; Qo 3, 20-21 ; Ez 37, 10) :
Au Saint-Esprit il convient de régner, de sanctifier et d’animer la création, car il est Dieu consubstantiel au Père et au Fils (…). A Lui revient le pouvoir sur la vie, car, étant Dieu, il garde la création dans le Père par le Fils (Liturgie byzantine).

704  » Quant à l’homme, c’est de ses propres mains [c’est-à-dire le Fils et l’Esprit Saint] que Dieu le façonna « (S. Irénée,).

2°) L’HOMME AU SOMMET DE LA CREATION. (Compendium N°66)

L’homme est créé à l’image de Dieu dont la vie est une vie d’amour entre des personnes.
Il est une personne appelée à faire l’unité avec les autres personnes humaines. C’est la source et le fondement de la fraternité universelle, la base du bonheur de la famille humaine.

Comp.1 : Quel est le dessein de Dieu sur l’homme ?
Infiniment parfait et bienheureux en Lui-même, Dieu, dans un dessein de pure bonté, a librement créé l’homme pour le rendre participant de sa vie bienheureuse. Lorsque les temps furent accomplis, Dieu le Père a envoyé son Fils comme Rédempteur et Sauveur des hommes tombés dans le péché, pour les appeler dans son Église et pour leur donner d’être ses fils adoptifs par l’action de l’Esprit Saint et les héritiers de son éternité bienheureuse.
Comp.66. En quel sens l’homme est-il créé à « l’image de Dieu » ?
L’homme est créé à l’image de Dieu en ce sens qu’il est capable de connaître et d’aimer librement son créateur. Sur la terre, il est la seule créature que Dieu a voulue pour elle-même et qu’il a appelée à participer à sa vie divine, par la connaissance et par l’amour. Parce qu’il est créé à l’image de Dieu, l’homme a la dignité d’une personne ; il n’est pas quelque chose, mais quelqu’un, capable de se connaître, de se donner librement et d’entrer en communion avec Dieu et avec autrui.
L’importance de cette fraternité universelle est l’un des points mis en valeur par l’encyclique de Benoit XVI, « La charité dans la vérité », sur la vie sociale de l’homme.
L’homme est la « seule créature sur terre que Dieu a voulu pour elle-même. CEC.356.

356 De toutes les créatures visibles, seul l’homme est  » capable de connaître et d’aimer son Créateur  » (GS 12, § 3) ; il est  » la seule créature sur terre que Dieu a voulue pour elle-même  » (GS 24, § 3) ; lui seul est appelé à partager, par la connaissance et l’amour, la vie de Dieu. C’est à cette fin qu’il a été créé, et c’est là la raison fondamentale de sa dignité :
Quelle raison T’a fait constituer l’homme en si grande dignité ? L’amour inestimable par lequel Tu as regardé en Toi-même Ta créature, et Tu T’es épris d’elle ; car c’est par amour que Tu l’as créée, c’est par amour que Tu lui as donné un être capable de goûter Ton Bien éternel (Ste. Catherine de Sienne).
Le monde est pour l’homme comme un héritage qui lui est destiné et confié. CEC. 299.

299 Puisque Dieu crée avec sagesse, la création est ordonnée :  » Tu as tout disposé avec mesure, nombre et poids  » (Sg 11, 20). Créée dans et par le Verbe éternel,  » image du Dieu invisible  » (Col 1, 15), elle est destinée, adressée à l’homme, image de Dieu (cf. Gn 1, 26), appelé à une relation personnelle avec Dieu. Notre intelligence, participant à la lumière de l’Intellect divin, peut entendre ce que Dieu nous dit par sa création (cf. Ps 19, 2-5), certes non sans grand effort et dans un esprit d’humilité et de respect devant le Créateur et son oeuvre (cf. Jb 42, 3). Issue de la bonté divine, la création participe à cette bonté ( » Et Dieu vit que cela était bon (…) très bon  » : Gn 1, 4. 10. 12. 18. 21. 31). Car la création est voulue par Dieu comme un don adressé à l’homme, comme un héritage qui lui est destiné et confié. L’Église a dû, à maintes reprises, défendre la bonté de la création, y compris du monde matériel (cf. DS 286 ; 455-463 ; 800 ; 1333 ; 3002).
Dieu lui confie la « responsabilité de soumettre la terre et de la dominer. CEC.307.

307 Aux hommes, Dieu accorde même de pouvoir participer librement à sa providence en leur confiant la responsabilité de  » soumettre  » la terre et de la dominer (cf. Gn 1, 26-28). Dieu donne ainsi aux hommes d’être causes intelligentes et libres pour compléter l’oeuvre de la Création, en parfaire l’harmonie pour leur bien et celui de leur prochains. Coopérateurs souvent inconscients de la volonté divine, les hommes peuvent entrer délibérément dans le plan divin, par leurs actions, par leurs prières, mais aussi par leurs souffrances (cf. Col 1, 24). Ils deviennent alors pleinement « collaborateurs de Dieu » (1 Co 3, 9 ; 1 Th 3, 2) et de son Royaume (cf. Col 4, 11).
NB. L’homme partage la vie du créateur, en étant lui-même créateur.
L’homme, intelligent et libre, est appelé à compléter, achever la création.
D’où la maitrise de l’univers par la recherche scientifique. CEC.2293-2294.

2293 La recherche scientifique de base comme la recherche appliquée constituent une expression significative de la seigneurie de l’homme sur la création. La science et la technique sont de précieuses ressources quand elles sont mises au service de l’homme et en promeuvent le développement intégral au bénéfice de tous ; elles ne peuvent cependant indiquer à elles seules le sens de l’existence et du progrès humain. La science et la technique sont ordonnées à l’homme, dont elles tirent origine et accroissement ; elles trouvent donc dans la personne et ses valeurs morales l’indication de leur finalité et la conscience de leurs limites.
C’est aussi l’orientation fondamentale de l’encyclique de Benoit XVI en juin 2009, « L’amour en vérité » le développement intégrant de tout l’homme et de tous les hommes.

2294 Il est illusoire de revendiquer la neutralité morale de la recherche scientifique et de ses applications. D’autre part, les critères d’orientation ne peuvent être déduits ni de la simple efficacité technique, ni de l’utilité qui peut en découler pour les uns au détriment des autres, ni pis encore, des idéologies dominantes. La science et la technique requièrent de par leur signification intrinsèque le respect inconditionné des critères fondamentaux de la moralité ; elles doivent être au service de la personne humaine, de ses droits inaliénables, de son bien véritable et intégral, conformément au projet et à la volonté de Dieu.

N.B. Sens de la technique et du progrès, en lien avec le sens de la création.
« La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant. » CEC.294. (Et non pas un dieu qui ne voudrait pas que l’homme soit grand et qui se venge sur l’homme s’il voulait être grand..)
294 La gloire de Dieu c’est que se réalise cette manifestation et cette communication de sa bonté en vue desquelles le monde a été créé. Faire de nous  » des fils adoptifs par Jésus-Christ : tel fut le dessein bienveillant de Sa volonté à la louange de gloire de sa grâce  » (Ep 1, 5-6) :  » Car la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, et la vie de l’homme, c’est la vision de Dieu : si déjà la révélation de Dieu par la création procura la vie à tous les êtres qui vivent sur la terre, combien plus la manifestation du Père par le Verbe (son fils) procure-t-elle la vie à ceux qui voient Dieu  » (S. Irénée, hær. 4, 20, 7). La fin ultime de la création, c’est que Dieu,  » qui est le Créateur de tous les êtres, devienne enfin ‘tout en tous’ (1 Co 15, 28), en procurant à la fois sa gloire et notre béatitude  » (AG 2).
L’intégrité de la création est à respecter par l’homme. CEC.339.

339 Chaque créature possède sa bonté et sa perfection propres. Pour chacune des oeuvres des  » six jours  » il est dit : « Et Dieu vit que cela était bon ». « C’est en vertu de la création même que toutes les choses sont établies selon leur consistance, leur vérité, leur excellence propre avec leur ordonnance et leurs lois spécifiques » (GS 36, § 2). Les différentes créatures, voulues en leur être propre, reflètent, chacune à sa façon, un rayon de la sagesse et de la bonté infinie de Dieu. C’est pour cela que l’homme doit respecter la bonté propre de chaque créature pour éviter un usage désordonné des choses, qui méprise le Créateur et entraîne des conséquences néfastes pour les hommes et pour leur ambiance.  Nous considérons-nous, non pas comme des propriétaires, mais comme des gestionnaires de tout ce que le Père nous donne et met à notre disposition ?
Y compris pour les générations à venir. CEC.2415.

2415 Le septième commandement demande le respect de l’intégrité de la création. Les animaux, comme les plantes et les êtres inanimés, sont naturellement destinés au bien commun de l’humanité passée, présente et future (cf. Gn 1, 28-31). L’usage des ressources minérales, végétales et animales de l’univers, ne peut être détaché du respect des exigences morales. La domination accordée par le Créateur à l’homme sur les êtres inanimés et les autres vivants n’est pas absolue ; elle est mesurée par le souci de la qualité de la vie du prochain, y compris des générations à venir ; elle exige un respect religieux de l’intégrité de la création.
N.B. Sens positif de la nécessité de l’écologie et de l’intégrité de la création.
C’est toujours l’intégrité de la création qui doit motiver l’homme dans sa conduite.
Dans l’union de l’homme et de la femme.
Il s’agit d’une union d’amour entre des personnes, à l’image de l’union entre les personnes divines.
Dans le respect de la vie humaine depuis la conception jusqu’à la mort. CEC. 2258. 2270.

2258 « La vie humaine est sacrée parce que, dès son origine, elle comporte l’action créatrice de Dieu et demeure pour toujours dans une relation spéciale avec le Créateur, son unique fin. Dieu seul est le maître de la vie de son commencement à son terme : personne en aucune circonstance ne peut revendiquer pour soi le droit de détruire directement un être humain innocent »

2270 La vie humaine doit être respectée et protégée de manière absolue depuis le moment de la conception. Dès le premier moment de son existence, l’être humain doit se voir reconnaître les droits de la personne, parmi lesquels le droit inviolable de tout être innocent à la vie.
Avant d’être façonné dans le ventre maternel, je te connaissais. Avant ta sortie du sein, je t’ai consacré (Jr 1, 5 ; cf. Jb 10, 8-12 ; Ps 22, 10-11).
Mes os n’étaient point cachés devant toi quand je fus fait dans le secret, brodé dans les profondeurs de la terre (Ps 139, 15).
Dans la destination universelle des biens de la terre. CEC.2402.

2402 Au commencement, Dieu a confié la terre et ses ressources à la gérance commune de l’humanité pour qu’elle en prenne soin, la maîtrise par son travail et jouisse de ses fruits (cf. Gn 1, 26-29). Les biens de la création sont destinés à tout le genre humain. Cependant la terre est répartie entre les hommes pour assurer la sécurité de leur vie, exposée à la pénurie et menacée par la violence. L’appropriation des biens est légitime pour garantir la liberté et la dignité des personnes, pour aider chacun à subvenir à ses besoins fondamentaux et aux besoins de ceux dont il a la charge. Elle doit permettre que se manifeste une solidarité naturelle entre les hommes.
Dans le rapport de l’homme avec les animaux. CEC.2416-2418.

2416 Les animaux sont des créatures de Dieu. Celui-ci les entoure de sa sollicitude providentielle (cf. Mt 6, 26). Par leur simple existence, ils le bénissent et lui rendent gloire (cf. Dn 3, 57-58). Aussi les hommes leur doivent-ils bienveillance. On se rappellera avec quelle délicatesse les saints, comme S. François d’Assise ou S. Philippe Neri, traitaient les animaux.

2417 Dieu a confiés les animaux à la gérance de celui qu’Il a créé à son image (cf. Gn 2, 19-20 ; 9, 1-4). Il est donc légitime de se servir des animaux pour la nourriture et la confection des vêtements. On peut les domestiquer pour qu’ils assistent l’homme dans ses travaux et dans ses loisirs. Les expérimentations médicales et scientifiques sur les animaux sont des pratiques moralement acceptables, pourvu qu’elles restent dans des limites raisonnables et contribuent à soigner ou sauver des vies humaines.

2418 Il est contraire à la dignité humaine de faire souffrir inutilement les animaux et de gaspiller leurs vies. Il est également indigne de dépenser pour eux des sommes qui devraient en priorité soulager la misère des hommes. On peut aimer les animaux ; on ne saurait détourner vers eux l’affection due aux seules personnes.
La loi naturelle est donnée à l’homme pour conformer sa conduite morale à l’ordre de la création. CEC.1951.

3°) PRIER LE DIEU CREATEUR

Notre prière n’est pas seulement une prière à la divinité, à un Dieu impersonnel, mais une prière à des personnes qui ne font qu’un dans l’amour.
La foi au Père créateur fait l’objet de la prière personnelle.
Lorsque Jésus apprend à ses disciples comment prier, il leur dit de s’adresser à son Père.
Quand nous prions, nous adressons-nous à la personne du Père de Jésus ?
Le « Notre Père » est-il notre prière principale, non pas en la rabâchant comme de païens, mais en nous situant en présence du Père qui nous aime et qui veut notre joie et bonheur dans son Fils.
Et de la prière liturgique
La prière centrale de tout l’Eglise est l’Eucharistie, la messe, qui s’adresse au Père. On s’y unit dans l’attitude de Jésus présent dans la relation à son Père, à qui il offre sa vie.
C’est d’abord au sein des réalités de la création que se vit la prière.
NB. Cela peut être une perspective chrétienne du tourisme. La beauté de la Réunion.
La liturgie eucharistique est « le sacrifice de louange en action de grâce au Père pour l’oeuvre de la création. » CEC 1359.

1359 L’Eucharistie, sacrement de notre salut accompli par le Christ sur la croix, est aussi un sacrifice de louange en action de grâce pour l’oeuvre de la création. Dans le sacrifice eucharistique, toute la création aimée par Dieu est présentée au Père à travers la mort et la résurrection du Christ. Par le Christ, l’Église peut offrir le sacrifice de louange en action de grâce pour tout ce que Dieu a fait de bon, de beau et de juste dans la création et dans l’humanité.

1360 L’Eucharistie est un sacrifice d’action de grâce au Père, une bénédiction par laquelle l’Église exprime sa reconnaissance à Dieu pour tous ses bienfaits, pour tout ce qu’il a accompli par la création, la rédemption et la sanctification. Eucharistie signifie d’abord : action de grâce.

1361 L’Eucharistie est aussi le sacrifice de louange, par lequel l’Église chante la gloire de Dieu au nom de toute la création. Ce sacrifice de louange n’est possible qu’à travers le Christ : Il unit les fidèles à sa personne, à sa louange et à son intercession, en sorte que le sacrifice de louange au Père est offert par le Christ et avec lui pour être accepté en lui.
La création est toujours associée à toutes les oeuvres de Dieu comme le salut. CEC.1352.

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