4ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 1, 21-28) par D. Alexandre ROGALA (M.E.P.)

« Moïse disait au peuple : « Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez » (Dt 18, 15).

Commençons par définir ce qu’est un prophète

Un prophète est d’abord une personne homme ou femme, choisie par Dieu pour parler en son nom.

Ce ministère prophétique est nécessaire, et la première lecture (Dt 18) nous rappelle pourquoi. Avant l’entrée en Terre Promise, Moïse a fait un dernier discours au Peuple d’Israël, et lui a remis en mémoire l’origine de cette « médiation prophétique ». Sur le mont Horeb, lorsque Dieu s’était manifesté de manière spectaculaire et avait parlé lui-même au Peuple, celui-ci a pris peur et a dit à Moïse : « Parle nous toi-même et nous t’écouterons ; mais que Dieu ne nous parle pas, de peur que nous mourrions » (Ex 20, 19).

Deuxièmement, la mission du prophète est de comprendre la Parole de Dieu pour son temps, et de la transmettre fidèlement à ses contemporains, dans le but de les conduire à une conversion, à un changement de comportement quand cela est nécessaire.

En ce sens, nous pouvons dire que saint Paul était un prophète. Il a compris la Parole du Seigneur pour son temps et l’a transmise fidèlement à ses contemporains.

L’Apôtre a écrit le passage de la Première Lettre aux Corinthiens que nous avons  entendu en deuxième lecture vers 53 (1 Co 7, 32-35). À cette époque, les croyants pensaient que le retour glorieux du Christ était proche : « le temps se fait court » écrit saint Paul quelques versets avant notre passage (7, 29). C’est donc d’abord dans la perspective d’une fin des temps imminente que nous pouvons comprendre l’exhortation à rester célibataire. Évidemment, cela n’a plus vraiment de sens aujourd’hui.

Toutefois, cela ne signifie pas pour autant que saint Paul n’a rien à nous dire ce matin. En conseillant le célibat, le but que poursuit l’Apôtre est « que vous soyez attachés au Seigneur sans partage » (7, 35). Si le célibat n’est pas la meilleure option pour tout le monde, saint Paul nous invite à nous interroger personnellement : « Est-ce que ma relation amoureuse (ou mon célibat) renforce ou affaiblit mon attachement au Seigneur ? ».

Le texte d’évangile de ce dimanche se trouve au début de l’évangile selon saint Marc (Mc 1, 21-28). Son thème central est celui de l’identité de Jésus. La liturgie oriente notre lecture en nous indiquant que Jésus est le prophète qui a été annoncé par Moïse et le Seigneur.

Dans la première lecture, le Seigneur à dit : «  Je ferai se lever au milieu de leurs frères un prophète comme toi ; je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai. Si quelqu’un n’écoute pas les paroles que ce prophète prononcera en mon nom, moi-même je lui en demanderai compte » (Dt 18, 18-19).

Il me semble que cette annonce se vérifie dans notre texte d’évangile.

Au v. 22 nous lisons « On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes ».

L’autorité de Jésus vient du fait que « Dieu le Père a mis dans sa bouche ses paroles » (Dt 18, 18). Nous savons que pour Dieu « dire c’est faire ». Un verset du Livre d’Isaïe l’exprime très bien : « Ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission » (Is 55, 11).

C’est cette Parole performatrice, c’est-à-dire cette Parole qui accomplit ce qu’elle exprime, que Dieu le Père a mis en Jésus.

L’exorcisme qui est relaté est le signe confirmant l’autorité de Jésus et l’efficacité de sa parole : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » (Mc 1, 27).

L’exorcisme renvoie directement à l’enseignement de Jésus. Nous pourrions dire que l’exorcisme prouve la véracité de ce que dit Jésus.

Et que dit Jésus ? Quel était le contenu de sa prédication ?

Quelques versets avant l’évangile d’aujourd’hui nous lisons : « (Jésus) disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » (Mc 1, 15)

Le fait qu’un esprit impur soit contraint de sortir d’un homme qu’il tourmentait est la preuve que « le Règne de Dieu s’est approché ».

Maintenant que nous avons pris conscience de l’origine divine des Paroles de Jésus, considérons que Dieu s’adresse à chacun d’entre nous quand il nous donne cet avertissement dans la première lecture : « Si quelqu’un n’écoute pas les paroles que ce prophète prononcera en mon nom, moi-même je lui en demanderai compte » (Dt 18, 19)

Une fois que la Parole est donnée, chacun est responsable devant Dieu de la façon dont il la reçoit, et de la façon dont il la met en pratique dans sa vie.

Le psaume que nous avons chanté tout à l’heure nous interroge : « Aujourd’hui, écouterez-vous sa Parole ? » (Ps 95, 7)

Et moi, quelle est la place que je donne à la Parole de Dieu dans ma vie ? La messe dominicale, est-elle pour moi, un moment privilégié de rencontre avec le Seigneur et d’écoute de sa Parole ?

Demandons au Seigneur la grâce d’être attentif à sa Parole. Nous savons que si nous écoutons vraiment sa Parole, « elle ne retournera pas à Dieu sans avoir accompli en nous ce qui lui plaît » (cf. Is 55, 11). Amen !

image_pdfimage_print

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Question antispam * Time limit is exhausted. Please reload the CAPTCHA.

Top