6ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mc 1, 40-45) – par Francis COUSIN

    « Si tu le veux … »

Quelle prévenance !

Pourtant ce lépreux n’était sans doute pas un tendre …

Plutôt un révolté … face à la manière dont on traitait les lépreux à l’époque (voir la première lecture), et même encore longtemps après …

Il a osé braver l’interdit d’approcher les gens dits « sains ».

« Si tu le veux »

Formule de politesse, … qui montre une humilité devant Jésus …

Sa démarche ne pouvait qu’entrainer une réprobation de la part de toutes les personnes présentes qui craignaient d’attraper la lèpre !

« Si tu le veux », qu’on pourrait remplacer par « Si tel est ton désir. ». Il se soumet par avance à la volonté de Jésus …

Est-ce que dans nos prières nous avons le même souci de laisser à Dieu sa liberté de faire ou de pas faire ce que nous demandons … ?

Trop souvent, en effet, nous entendons ou lisons des intentions de prières qui commencent par : « Seigneur, fais que … » sans même s’il te plait ou merci … comme si Dieu devait accéder à toutes nos demandes …

Et après, on se plaint que Dieu ne nous exauce pas !

Mais si Dieu ne nous exauce pas, ce n’est pas pour une question de politesse … mais parce que cela ne correspond pas à ce qu’il veut pour nous, ou que nous ne sommes pas prêt pour ce que nous demandons.

             « Si tu le veux, tu peux me purifier. ».

Deux sens à cette demande.

Sans doute dans l’esprit du lépreux : « Guéris-moi de cette maladie ! »

Mais pour Jésus, qui ne sépare jamais les deux aspects de l’homme : l’homme physique et l’homme spirituel, « Tu peux me rendre pur dans mon cœur, pardonner mes péchés. ».

Quel sens faut-il privilégier ?

Chacun fera son choix. Rien ne permet de le dire.

Pour ma part, je préfère celle que j’attribue à Jésus.

Une fois que le lépreux est guéri, il ne respecte pas les consignes que Jésus lui donne : aller faire reconnaître sa guérison par le prêtre, selon la loi de Moïse.

Il ne suit plus la loi de l’ancien testament.

Puis il part « proclamer et répandre la nouvelle ». La bonne Nouvelle, la parole de Dieu.

Il suit la démarche de Jésus, Dieu d’amour, à l’égal de son Père … Il entre dans la logique du nouveau Testament.

D’ailleurs, Marc n’utilise pas le verbe guérir, comme au début du chapitre, mais le verbe purifier …, qui n’a pas le même sens que simplement guérir.

« Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha (un geste) et lui dit : « Je le veux, sois purifié. (une parole.) »

Jésus répond à l’interdit de s’approcher du lépreux en bravant un autre interdit : celui de toucher un intouchable selon la loi, devenant de ce fait lui aussi une personne impure, une personne qui doit rester à l’écart des villages …

Mais cela ne l’a pas trop gêné … car ce sont les gens qui venaient à lui !

En quoi ce passage nous concerne-t-il ? Nous aussi nous sommes impurs, non pas que nous ayons la lèpre, qui, heureusement à quasiment disparue …

Mais nous avons tous besoin d’être purifiés, non pas sur notre peau, mais dans notre cœur.

Le problème, c’est que cela ne se voit pas, on ne voit pas les tâches de lèpre … du moins pour les autres, mais pas pour Dieu, qui lui, connaît notre cœur mieux que nous-même, et qui connaît donc tous nos péchés, tous nos manquements … alors que nous, nous les oublions … et nous oublions de demander pardon à Dieu.

Que le carême qui arrive nous rappelle de demander pardon à Dieu de toutes nos offenses.

On le dit souvent en récitant le Notre Père … mais bien souvent, on l’oublie aussitôt …

Quand ce lépreux est venu se jeter à tes pieds,

Seigneur Jésus,

tu ne t’es pas éloigné

et tu ne l’as pas voué aux gémonies

comme tu aurais eu le droit de le faire.

Tu as vu sa détresse et tu as entendu son cri.

Tu l’as même touché …

et l’homme a été guéri ! …

Et le lépreux guéri s’est enfin senti « bien dans sa peau » …

Ta main avait caressé non seulement son corps,

mais plus encore son âme …

J’ai besoin moi aussi, Seigneur,

que tu viennes me toucher.

J’ai besoin que te main vienne me laver

de toutes mes impuretés, …

de tout ce qui m’empêche

d’être relié à toi et à mes frères.

Christian Delorme

 

Francis Cousin

 

 

 

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