« Comblée de grâce. »
L’annonciation d’une naissance, de la part d’un ange de Dieu ou d’un grand-prêtre, si ce n’est pas tellement courant, est un évènement qui arrive quand même plusieurs fois dans la Bible : entre autres, le fils d’Abraham et de Sara : Isaac ; le fils d’Elqana et d’Anne : Samuel ; le fils de Zacharie et d’Élisabeth : Jean le baptiste …
Mais tous ces couples étaient des gens mariés mais qui ne pouvaient pas avoir d’enfant du fait de la stérilité de la femme et de leur âge. Toutes ces femmes ont reçu une grâce du Seigneur pour leur permettre d’avoir un fils premier-né …
Pour Marie, c’est différent : ce n’était qu’une jeune fille, tout au début de sa période de fertilité, non mariée, mais promise à Joseph, et vierge …
Et si l’ange vint la visiter, ce n’est pas pour ’’réparer’’ un défaut de fertilité, pour qu’elle soit mère comme les autres femmes … Non, c’est pour plus que cela.
On le voit dès le départ, dans la première phrase de l’ange Gabriel : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. ».
Ce n’est pas une grâce qui lui est faite : elle est comblée-de-grâce. C’est le nom que Dieu lui donne. Elle est comblée-de-grâce, et elle le restera pour toujours … durant sa vie terrestre … et encore après, jusque maintenant … et après encore …
Mais ce n’est pas la seule différence pour Marie :
La première différence tient d’abord sur la nature de l’enfant à naître.
Ce n’est pas un prophète, un roi ou un juge : « tu lui donneras le nom de Jésus (Dieu Sauve). Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut. ».
Fils du très-haut … c’est-à-dire Fils de Dieu !
C’est l’accomplissement de la promesse faite à David : « Je serai pour lui un Père, et il sera pour moi un Fils. » (2 S 7,14).
Nous sommes au cœur du mystère de l’incarnation : Dieu ne nous sauve pas ’’d’en haut’’, mais en se faisant un homme parmi les hommes, né d’une femme ’’normale, ordinaire’’ …
Dieu ne veut pas nous écraser … mais en se faisant reconnaître dans son fils, né de Marie, … par son enseignement … et son exemple …
Dieu se met à notre niveau …
La seconde différence tient au « comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? ».
Question pertinente.
En effet, Marie est encore une jeune fille, promise à Joseph, certes, mais vierge … ce qui n’est pas le cas des autres femmes.
Pour Anne, la mère de Samuel, la bible nous précise : « Le lendemain, Elcana et les siens se levèrent de bon matin. Après s’être prosternés devant le Seigneur, ils s’en retournèrent chez eux, à Rama. Elcana s’unit à Anne sa femme, et le Seigneur se souvint d’elle. » (1S 1,19).
Pour Abraham et Sara, quand l’ange dit « Je reviendrai chez toi l’an prochain ; alors ta femme Sara aura un fils. » (Gn 18,10), Sara rit, se disant « Je suis trop vieille pour avoir un fils », se récusant après « Je n’ai pas ri. », mais elle eut quand même son fils …
Quand à Zacharie, après toutes les explications données en détail par l’ange Gabriel concernant son futur fils, il répondit : « Comment vais-je savoir que cela arrivera ? Moi, en effet, je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge. » (Lc 1,18). Il doute de la puissance de Dieu, et l’ange lui ôte la parole …
Réactions diverses, mais seule Marie accepte l’inconcevable, une naissance virginale du fait de l’Esprit Saint, sans aucune intervention humaine : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. ».
Une troisième différence quant à la destinée de l’enfant à naître, qui n’est pas annoncée par l’ange : l’enfant sera roi, pour toujours … non pas d’un royaume terrestre, mais d’un royaume divin, éternel … dont il n’aura de cesse d’en parler : « le Royaume des cieux est comparable … », un royaume « qui n’est pas de ce monde », et qui se manifestera sur la croix par la voix du bon larron « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » (Lc 23-42), dont il sera le premier à y entrer.
Marie, conçue sans péchés … mais pas sans souffrances …
Et cela commence dès le début de la naissance de Jésus, avec la fuite en Égypte, pour échapper aux tueurs envoyés par Hérode …
Et tout à la fin de la vie de Jésus, quand elle voit son fils mourir sur la croix …
Mais ce n’est pas encore la fin : il y a une dernière mission qui lui est confiée par Jésus, … et qui dure encore : « Femme, voici ton fils. » (Jn 19,26) : s’occuper de tous les croyants, et intercéder auprès de Jésus et de son Père pour les aider dans leur vie … de tous les baptisés … mais aussi de tous ceux qui pourraient recevoir le baptême … et ils sont nombreux …
Merci Marie d’être toujours présente auprès de nous … chaque jour …
Merci Marie d’avoir dit « oui »
à l’ange Gabriel lors de sa venue.
Une grande décision à prendre
en si peu de temps,
et qui engage toute ta vie
et celle de Joseph ton époux,
pour notre plus grand bonheur.
Francis Cousin
Cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l’image illustrée : Image dim Avent B 4°