33ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 25, 14-30) – par Francis COUSIN

« Avoir confiance ou peur … »

 La parabole des talents, que nous lisons ce jour a été dite par Jésus à ses seuls apôtres. C’est donc une parabole qui les concerne principalement, … et nous aussi, en tant que baptisés, nous aussi disciples de Jésus.

C’est une parabole qui est confiée aux apôtres peu de temps avant que Jésus ne meurt, et qu’il parte pour un long voyage. C’est un peu comme une feuille de route que Jésus propose à ses apôtres : il les appelle « et leur confia ses biens ».,

Quels biens ? lui « qui n’avait pas d’endroit où reposer sa tête » ? (Mt 8,20). Des biens matériels ? Aucuns, sans doute : il ne vivait que d’aumônes et de partages. Mais il avait donné tout son enseignement, trois ans de discussions avec ses apôtres … et c’est à eux qu’il confie ce cadeau inestimable … « à chacun selon ses capacités. », non pas actuelles, ils n’ont pas passé d’examen … mais les capacités futures. Jésus savait déjà ce que ferait chacun.

Et il donne des talents, dans notre compréhension actuelle … 5 talents, 2 talents, 1 talent.

Et il partit …

Aussitôt, chacun s’évertua de faire fructifier ses talents, de leur donner vie en faisant découvrir aux autres l’enseignement de Jésus …

Sauf un, peut-être Judas … qui alla enterrer son talent … qui devint inutile. Le maître absent devient ignoré, en même temps que le talent : il n’existe plus pour lui.

Qu’est-ce qui fait la différence entre ceux qui ont plusieurs talents et Judas ? La confiance réciproque entre Jésus et les onze apôtres … et l’absence de confiance réelle de Judas vis-à-vis de Jésus.

Judas a peur de Jésus, une peur qui l’empêche de parler à Jésus, de lui demander pardon … une peur qui l’empêche de croire à l’amour de Jésus qui est toujours là, et en sa miséricorde …

il préfère fuir et se pendre …

Dommage pour lui … « Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres extérieures ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents ! », c’est-à-dire « Jetez-le en enfer »

Il aurait pu faire comme Pierre, lors de son reniement : « Le Seigneur, se retournant, posa son regard sur Pierre. Alors Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite : ’’Avant que le coq chante aujourd’hui, tu m’auras renié trois fois.’’. Il sortit et, dehors, pleura amèrement. » (Lc 22,61-62). Pas une seule parole entre les deux, mais un regard d’amour auquel répondit un regard de regret, et Pierre sût qu’il était pardonné …

La confiance n’a pas besoin de mots …

Mais il faut avoir les yeux fixés sur ceux de Jésus pour le comprendre …

Ce sont les mêmes talents que Jésus nous confie aujourd’hui, à la suite des apôtres : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les (ou faites-les baptiser) au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28,19-20).

Dans la confiance, et dans l’amour partagés … en sachant que Jésus est toujours avec nous, et que quand cela va mal pour nous, il suffit de dire : « Seigneur, sauve-moi ! », alors il étendra la main et nous remettra d’aplomb. (cf Mt 14,30-31)

Et surtout pensons que Jésus regarde toujours vers l’avenir … et non pas le passé …

« Quand le Seigneur nous appelle, il ne pense pas à ce que nous sommes, à ce que nous étions, à ce que nous avons fait ou cessé de faire. Au contraire, au moment où il nous appelle, il regarde tout ce que nous pourrions faire, tout l’amour que nous sommes capables de propager. Lui parie toujours sur l’avenir, sur demain. Jésus te projette à l’horizon, jamais au musée. (…)

Jésus n’est pas le Seigneur du confort, de la sécurité et de la commodité. Pour suivre Jésus, il faut avoir une dose de courage, il faut se décider à changer le divan contre une paire de chaussures qui t’aideront à marcher, sur des routes jamais rêvées et même pas imaginées, sur des routes qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons, capables de propager la joie, cette joie qui naît de l’amour de Dieu, la joie que laissent dans ton cœur chaque geste, chaque attitude de miséricorde. Aller par les routes en suivant la ‘‘folie’’ de notre Dieu qui nous enseigne à le rencontrer en celui qui a faim, en celui qui a soif, en celui qui est nu, dans le malade, dans l’ami qui a mal tourné, dans le détenu, dans le réfugié et dans le migrant, dans le voisin qui est seul. » (Pape François, JMJ Cracovie, 30 juillet 2016).

Et ce qui est vrai pour les jeunes … est aussi valable pour les plus âgés …

Seigneur Jésus,

trop souvent on entends des gens dire

« je ne suis pas capable »

avant même d’essayer …

Heureusement que Toi,

tu avais confiance en tes apôtres,

tu as cru en eux, et eux ont cru en toi.

Aide-nous à découvrir nos talents cachés

pour les mettre à ton service

et à celui de nos frères.

 

Francis Cousin

Cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l’image illustrée : Prière dim ord A 33°

 

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