30ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 22, 34-40) – par Francis COUSIN

« Amour croisé ! »

Nous sommes toujours dans la dernière semaine de la vie de Jésus, et si nous regardons les différents évangiles de ces dernières semaines, on se rend compte d’une chose : ils parlent tous de réactions de Jésus à des interrogations de différents groupes : les chefs des prêtres, les anciens, les pharisiens, les hérodiens, les sadducéens, parfois alliés entre eux, tous des groupes attachés à la Loi de Moïse et qui refusent la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus, … « pour le mettre à l’épreuve », dans le but de « le mettre à mort. » …

Cette semaine, c’est un pharisien, docteur de la loi, qui pose la question : « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? ».

La réponse de Jésus est simple : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » (Dt 6,5), ce qui ne peut que réjouir le docteur de la loi en reprenant un commandement de la loi juive, mais il ajoute aussitôt un autre commandement, lui aussi tiré de la bible : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lev 19,18), ce qui est plus difficile à faire … même pour un docteur de la loi …

Un seul commandement qui se dédouble : « Tu aimeras … » à la fois… en même temps… simultanément : … Dieu et les humains … le Très-Haut … et les très-bas, les pauvres et les petits, les délaissés … les immigrés, dont il faut prendre soin, ainsi que nous le rappelle la première lecture … mais aussi le pape François, dans son encyclique « Fratelli Tutti », et dernièrement lors de la clôture des ’’Rencontres méditerranéennes’’ sur les migrations à travers la Méditerranée … et aussi pour nous, l’accueil des migrants Sri-Lankais, dont on parle moins ce moment, mais qui a donné lieu à diverses réactions pas souvent favorables à ces personnes …

Dieu est amour, et Jésus lui est semblable : Il ne sait qu’aimer, et il ne peut que nous inviter à aimer comme lui nous a aimé : « Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. » (Jn 13,34).

Cette loi d’amour entre les humains a été développée par les premiers disciples, notamment saint Paul : « J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante. » (1 Cor 13,1).

Ou saint Jean : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour (…) Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas. » (1 Jn 4,7-8.20)

Cela nous entraîne loin dans l’amour des autres, surtout si l’on prend certains passages de l’Évangile : « Moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux. » (Mt 5,44).

L’amour des autres doit se traduire en actes, et pas simplement en paroles, sinon cela ne sert à rien : « Si vous accomplissez la loi du Royaume selon l’Écriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien. Mais si vous montrez de la partialité envers les personnes, vous commettez un péché, et cette loi vous convainc de transgression. En effet, si quelqu’un observe intégralement la loi, sauf en un seul point sur lequel il trébuche, le voilà coupable par rapport à l’ensemble. » (Jc 2,8-10).

Voilà une parole qui est dure, difficile à vivre dans la vie courante, et qui nous oblige à nous reconnaître tous pécheurs et à demander à Dieu de nous donner sa miséricorde.

Malgré nos difficultés et nos faiblesses, essayons de vivre du mieux que nous pouvons ses deux commandements.

« À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. » (Jn 13,35)

Pour nous souvenir de ces deux commandements liés, à chaque fois que nous faisons le signe de la Croix, pensons « aimer Dieu » dans le signe vertical, et « aimer les autres » dans le signe horizontal.

Seigneur Jésus,

un proverbe humain dit :

« À l’impossible, nul n’est tenu. »

mais le langage des hommes

n’est pas le tien !

Ce que tu nous demandes

avec ces deux commandements croisés

nous semble vraiment impossible,

mais avec l’aide de l’Esprit Saint,

tout est possible.

 

Francis Cousin

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Prière dim ord A 30°

 

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