« Dieu ou César … une histoire d’image ! »
« Maitre (…), donne-nous ton avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
C’est la question que les pharisiens et les hérodiens posent à Jésus.
Jésus ne répond pas directement ; il s’en sort par une pirouette, avec la pièce de monnaie qui sert à payer l’impôt et la figure, l’image qui s’y trouve …
Car pour lui, la question posée n’est pas essentielle, elle est même biaisée car l’impôt est dû à l’occupant, qu’on le veuille ou non … et selon la réponse de Jésus, on pourra l’accuser d’être pro-Romain ou traître à la nation juive, quelqu’un qui renie son Dieu.
Or, l’essentiel pour Jésus est dans la relation à Dieu … relation qui semble aussi loin des pharisiens et des hérodiens que ne l’est César à Rome …
Alors qu’en fait, Dieu est aussi proche d’eux que ne le sont les pièces d’argent dans leurs besaces pendues à leur ceinture …
Mais ils ne le savent pas, ou refusent de le savoir : Dieu est là, juste en face d’eux en la personne de son fils Jésus, véritable image de Dieu : « Le Père et moi, nous sommes UN. » (Jn 10,30).
Et cela dès avant la création du monde, avant que l’homme et la femme ne fussent créés : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. » (Gn 1,27).
La réponse finale de Jésus : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. », est peut-être énigmatique.
La première partie est évidente, … mais pas la seconde … et je crois que c’est cela qui a déstabilisé les pharisiens et les hérodiens : ils ne l’ont pas compris … et ils ont conduit Jésus à la mort …
« Rendre à Dieu ce qui est à Dieu. » … c’est aussi pour nous … et c’est difficile de le faire, il y a tellement de différence entre Dieu et nous … à commencer par l’amour des autres …
Toute l’action de Jésus était conduite par l’amour pour les humains, à l’image de Dieu le Père, qui est tout amour …
Et tous, nous avons à faire ce choix
entre ce qui est du Dieu d’amour et ce qui est du monde,
entre ce qui est du Dieu d’amour et ce qui est des humains,
entre ce qui est du Dieu d’amour et ce qui est de l’argent,
entre ce qui est du Dieu d’amour et ce qui est du pouvoir.
Et l’actualité récente nous montre bien que ce n’est pas gagné, qu’il y a encore beaucoup à faire, un niveau individuel ou au niveau international : la guerre en Ukraine qui traine, dans le Haut-Karabakh, le conflit entre Israël et le Hamas, l’attentat d’Arras, du rond-point du Sacré-Cœur, etc …
Où est l’amour des autres ?
« Rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c’est cela pour chacun de nous : à partir de notre cœur, de plus en plus ressembler à Jésus et le rayonner autour de nous, même sans le savoir, et surtout sans trop faire exprès. Y a-t-il un autre rayonnement possible pour un disciple de Jésus que cette discrète mise en lumière de l’image de Jésus en nous, bien plus efficace que toute réussite ou tout autre succès qui risque de devoir quelque chose à l’autre image, celle d’un quelconque César d’ici-bas qui ne cesse de nous fasciner, même malgré nous ? » (André Louf, 1999).
Seigneur Jésus,
Tu nous invites à être image de toi
auprès des autres,
même sans le savoir,
avoir toujours l’amour des autres
dans toutes nos actions.
Mais nous ne le pourrons
que si tu nous aides,
par l’Esprit Saint.
Francis Cousin
Cliquer sur le lien ci-dessous pour accéder à l’image illustrée :
Prière dim ord A 29°