26ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 21, 28-32) – par Francis COUSIN

« Paroles … paroles … paroles ! »

Nous arrivons dans la dernière semaine de la vie de Jésus. Il est entré dans Jérusalem, accueilli comme un roi par une grande foule, et il va dans le Temple d’où il chasse tous les marchands.

Le lendemain, il retourne dans le Temple et il enseigne quand il est interpellé par les grands prêtres et les anciens du peuple : « Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette autorité ? ».

En bon juif, Jésus répondit par une autre question : « Le baptême de Jean, d’où venait-il ? du ciel ou des hommes ? ». Et ils ne surent que répondre. D’où sans doute la référence à Jean-Baptiste à la fin du passage de ce jour, et au fait que les prostituées et les publicains avaient cru en ses annonces.

Et Jésus leur propose alors une parabole : « Un homme avait deux fils. » … Cela commence de la même manière que la parabole du Fils prodigue (Lc 15,11,32), avec un peu le même sens, mais ici, Jésus met davantage l’accent sur les réponses des enfants que sur l’action du Père.

Cet homme dit à chacun de ses deux enfants : « Mon enfant, va travailler aujourd’hui à la vigne. ». Le premier lui dit « non », mais, « s’étant repenti, il y alla. ». Le second dit « oui », mais n’y alla pas.

« Lequel des deux a fait la volonté du père ? »

La réponse est tellement évidente que là, ils étaient obligés de répondre : « Le premier ».

Le premier, c’est-à-dire celui qui avait commencer par dire « non », mais qui ayant réfléchi, s’est rendu compte qu’il avait offensé son père en refusant sa demande, et ayant regretté sa parole va à la vigne sans même prévenir son père. Le changement d’attitude se fait en premier lieu dans son cœur, sans autre considération matérielle (comme la famine dans le cas du fils prodigue). Un changement qui va réjouir à la fois le cœur du fils et le cœur du père, c’est-à-dire de Dieu.

Cette demande du père à son fils, c’est en fait la demande que ne cesse de nous faire Dieu : « Allez, vous aussi, travailler à ma vigne. » (Évangile de dimanche dernier), dit autrement à la fin de l’évangile de Mattieu : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples. » (Mt,28-19).

C’est le troisième terme du synode : « Pour une Église synodale : communion, participation, mission » dont la première assemblée générale a lieu ce mois-ci à Rome.

Mais insister sur le fils qui réjouit son père ne doit pas nous aire oublier l’autre fils : celui qui dit « oui » mais ne fait pas.

En effet, s’il nous arrive de faire comme le premier, … il nous arrive aussi de faire comme le second, et bien plus souvent qu’on ne croit : Combien de fois nous arrive-t-il de dire : « Oui, pas de problème, je m’en occupe … » et puis on oublie, on pense à autre chose qui nous semble plus important, le temps passe … et finalement, on ne fait rien … non par volonté de ne pas faire, mais le résultat est le même …On n’a pas fait la volonté du Père …

Comme le dit l’adage : « Il ne faut jamais remettre au lendemain ce que l‘on peut faire le jour-même. ».

Nous sommes tous à la fois le premier fils et le second fils, selon les moments …

À la fin du passage, Jésus dit aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Car Jean le Baptiste est venu à vous sur le chemin de la justice, et vous n’avez pas cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru. », leur reprochant de ne pas s’être repentis par la suite.

Deux professions, l’une masculine : les publicains, considérés comme des traitres à la nation juive, l’autre féminine : les prostituées, car contraire au septième commandement, … car leurs membres ont cru à la parole de Jean-Baptiste, et ils se sont repentis

« Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » (Mc 2,17).

« C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. » (Luc 15,7).

Jésus a toujours eu une prédilection pour les pécheurs surtout ceux qui se convertissent, et il l’a toujours, tout comme Dieu son Père.

Il accueille Mathieu, publicain, parmi ses apôtres ; il se laisse parfumer les pieds par une prostituée chez Simon le pharisien, il pardonne à la femme adultère « Va, et ne pèche plus ! », et surtout, il mourra entouré de deux brigands, dont l’un, le bon larron, qu’on appelle Dismas, sera le premier à entrer dans le Paradis, non pas à la fin des temps, mais tout-de-suite : « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis » (Lc 23,43).

« Le message de la parabole est clair : ce ne sont pas les paroles qui comptent, mais c’est l’agir, les actes de conversion et de foi. Jésus – nous l’avons entendu – adresse ce message aux grands prêtres et aux anciens du peuple d’Israël, c’est-à-dire aux experts en religion dans son peuple. Eux, d’abord, disent « oui » à la volonté de Dieu. Mais leur religiosité devient routine, et Dieu ne les inquiète plus. Pour cela, ils ressentent le message de Jean-Baptiste et le message de Jésus comme quelque chose qui dérange. (…)

Traduite en langage de ce temps, l’affirmation pourrait correspondre plus ou moins à ceci : les agnostiques qui, au sujet de la question de Dieu, ne trouvent pas la paix ; les personnes qui souffrent à cause de leurs péchés et ont le désir d’un cœur pur, sont plus proches du Royaume de Dieu que ne le sont les fidèles « de routine » qui, dans l’Église, voient désormais seulement ce qui paraît, sans que leur cœur soit touché par la foi. » (Pape Benoit XVI, 25/9/2011)

Seigneur Jésus,

paroles entendues,

paroles écoutées,

paroles oubliées …

mais que ta Parole, Seigneur,

reste gravée dans nos cœurs,

même si elle nous dérange,

pour que nous puissions l’annoncer

en paroles et en actes

à tous nos frères.

 

Francis Cousin

 

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Prière dim ord A 26°

 

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