24ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 18, 21-35) – par Francis COUSIN

« Pardon reçu … pardon donné … »

 

Le pardon … voilà un sujet bien difficile … mais qui ne devrait pas l’être …

Et de plus en plus, on parle de choses impardonnables …

Non pas comme certains qui font des remontrances et qui, sous le coup de la colère, s’écrient « Ce que tu as fait là est impardonnable ! » … mais quand ce sont des parents qui disent cela à leur enfant, on sait qu’ils ne le pensent pas vraiment … et qu’ils oublieront vite la faute …

Mais on en parle de plus en plus souvent même dans la législation … notamment en ce qui concerne des crimes de guerre … ou contre l’humanité …

Il y en a aussi qui disent : « Je te pardonne … mais je n’oublie pas ! » … ce qui, en fait, n’est pas un pardon dans la pensée de Dieu. Quand Dieu pardonne, il oublie tout ce qui a mené à son pardon … la faute n’est plus, car pardonnée !

Il y a même des personnes qui, en disant le Notre Père, passent au-dessus des paroles concernant le pardon : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés », de peur d’être pris en otage par une parole qu’ils n’ont pas l’intention de mettre en œuvre … et d’autres qui les disent comme une sorte de chantage vis-à-vis de Dieu : « J’ai pardonné, donc tu devras me pardonner par la suite … ». Mais un pardon sans réelle volonté de pardonner n’est pas un réel pardon … Il n’a aucune valeur …

Dans le passage d’évangile de ce jour, c’est Pierre qui s’approche de Jésus pour lui demander combien de fois faut-il pardonner : « Jusqu’à sept fois ? », ce qui signifie l’achèvement du pardon … En donnant ce nombre, Pierre pensait sans doute faire preuve de grandeur d’âme …

La réponse de Jésus est différente et va bien plus loin : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. », c’est-à-dire tout le temps … Il n’y a pas de limite au pardon de Dieu, et donc aussi au pardon de chacun.

Et Jésus enchaîne sur une parabole, avec des nombres assez extravagants : un roi, qui représente Dieu, fait les comptes avec ses serviteurs. « Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). ».

Le nombre n’a rien de possible, car on voit mal un serviteur qui puisse avoir une dette aussi énorme : si on considère que le prix d’une journée de travail est d’une pièce d’argent (cf les ouvriers envoyés à la vigne Mt 20,2), cette somme correspond à environ 166 667 années de travail sans jours de congés … mais cette somme impensable est là pour montrer la grandeur de l’amour de Dieu vis-à-vis des humains.

Bien entendu, le serviteur ne peut pas rembourser une telle somme, et devant la menace d’être vendu avec toute sa famille, et privé de tous ses biens, il promet ce qu’il ne peut tenir : « Je te rembourserai … prend patience. »

Et le maître, saisi de compassion, et plein de miséricorde, lui remet totalement sa dette.

Cela aurait pu en rester là … le serviteur est quitte de sa dette … et le roi (Dieu) a tellement d’amour en lui que le peu qu’il a concédé à son serviteur ne lui coûte rien, lui qui n’est qu’amour.

Mais voilà qu’en sortant de chez son maître, le serviteur tombe sur un de ses compagnons qui lui doit une somme dérisoire, tout au moins par rapport à la sienne, et sans doute vexé d’avoir été le premier à être convoqué par le maître, il lui saute dessus et lui demande de rembourser sa dette : pas grand-chose par rapport à sa dette à lui : cent pièces d’argent ! Soit 600 000 fois moins que sa propre dette. Il aurait pu abandonner sa créance, vu la largesse dont il avait bénéficié … mais il insiste et menace son collègue …

Mais le pauvre homme ne peut le rembourser. Il utilise les mêmes mots que lui-même avait utilisé : « Je te rembourserai … prend patience. ».

Mais lui, refuse et le fait jeter en prison.

C’est cette réaction, dépourvue de compassion, qui met en colère le roi : « Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ? », et il livra aux bourreaux.

Il est condamné parce qu’il a refusé le pardon qu’il avait reçu en premier …

« C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. ».

Le vrai pardon ne peut être donné qu’avec un sentiment d’humilité et d’amour vis-à-vis de la personne à qui on pardonne.

Et cela n’est pas toujours facile …

Seigneur Jésus,

dans ton grand amour,

tu es toujours prêt

à pardonner nos fautes

si nous en faisons vrai contrition,

dans l’humilité et dans le respect

des autres, mais surtout

si nous pardonnons aux autres

leurs fautes envers nous.

Merci de ta miséricorde.

 

Francis Cousin

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Prière dim ord A 24°

 

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