23ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 18, 15-20) – par Francis COUSIN

« Miséricorde et unité »

 

Deux parties dans l’évangile de ce jour, toutes deux aussi importantes.

Une première partie qui parle de la résolution de conflits personnels.

Une deuxième partie qui parle de la puissance de l’unité dans la prière, et du lien qui existe entre la terre et le ciel.

Mais ces deux parties sont liées.

« Si ton frère a commis un péché contre toi … »

Le ton est donné. Jésus ne s’adresse pas à n’importe qui … ou plutôt, il s’adresse à tous, mais il considère que tout le monde devrait se comporter comme s’ils étaient tous frères

Ce n’est pas toujours évident, surtout quand il y a des conflits entre les personnes …

Mais Jésus montre ainsi que la résolution des conflits ne peut se faire que si on est dans une attitude de bienveillance vis-à-vis de la personne qui nous a fait du tort, dans une attitude miséricordieuse vis-à-vis de celle-ci … voire une attitude d’amour, de charité

Bien sûr, on n’en attendait pas moins de lui, lui qui est tout amour et qui disait : « Soyez miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux. » (Lc 6,36)

« Va lui faire des reproches seul à seul. »

On s’explique tranquillement, sans dispute, en secret. L’important est de remettre du lien entre les personnes : lui et moi. Et personne d’autre … (Ce qui devient de plus en plus rare à notre époque où les gens se répandent sur les réseaux (dit) sociaux pour dire tout le mal qu’ils pensent de l’autre, et réciproquement), et avec une attitude humble, et ouverte …

En Église, on se parle et on s’écoute … mais on peut (et devrait) avoir la même attitude dans d’autre lieux, dans la famille, dans le travail …

« S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. »

En créole, on comprend bien ce que cela veut dire : cette personne est re-devenue ton frère !

Mais cela ne marche pas toujours … alors « prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. », pour éviter que les paroles soient trop subjectives, et pour permettre que d’autres arguments soient proposés en vue d’une évolution favorable.

Si cela ne permet pas que la situation évolue favorablement, « dis-le à l’assemblée de l’Église », en dernier ressort. Devant l’ensemble de l’assemblée de l’Église, on peut raisonnablement penser que l’Esprit Saint va faire jaillir par l’un de ses membres la parole qui permettra de résoudre le problème. Si la personne reconnaît ses torts et fait amende honorable, alors les choses sont réglées.

Dans le cas contraire, alors les paroles de Jésus sont dures : « considère-le comme un païen et un publicain ».

Cela ne veut pas dire que Jésus rejette cette personne, il continue à l’aimer et le respecter au même titre que les autres ; pour lui, ce n’est pas une insulte, mais un fait : il se met de lui-même en dehors de l’Église.

Il ne peut en être autrement. D’ailleurs, c’est Jésus qui a choisi le publicain Matthieu parmi ses apôtres, celui-là même qui relate ces paroles de Jésus. Quant aux païens, il sait reconnaître quand ils disent des paroles de foi, comme la Cananéenne ou le Centurion …

Et la décision choisie est entérinée dans le ciel, ce qui montre l’importance des décisions prises par l’Église quand elles sont prises en synode ou en concile … « Tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. »

La miséricorde et l’amour de Dieu se font présentes dans les décisions communes prises sur terre … Lourde responsabilité !

Mais aussi, La miséricorde et l’amour de Dieu sont présents à chaque fois que nous ramenons quelqu’un dans le droit chemin, en tête à tête … Alors, c’est grande joie dans le ciel : « C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. » (Lc 15,7)

Et Jésus termine par deux phrases importantes pour nous : il n’y a pas besoin d’être nombreux pour demander quelque chose à Dieu : il suffit d’être deux, et la deuxième : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. ».

Peut-être que si on souvenait plus souvent de cette phrase, on aurait moins cette attitude assez fréquente dans nos paroisses de sinistrose devant ce qui nous arrive …

« On n’y arrivera jamais … on n’a pas les moyens humains et matériels … etc … »

Dieu est avec nous … il nous soutient, et il nous aime … il ne nous laissera pas tomber …

« Rien n’est impossible à Dieu. » (Lc 1,37)

Seigneur Jésus,

l’Évangile de ce dimanche

devrait être pour nous une ’’leçon’’

à connaître par cœur.

Oh, on la connait,

mais on ne sait pas s’en souvenir

quand on en a besoin.

Ranime notre mémoire

pour être œuvre de miséricorde

autour de nous,

et croyons en ta présence

continuelle avec nous.

Francis Cousin

 

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Prière dim ord A 23°

 

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