22ième Dimanche du Temps Ordinaire (Mt 16, 21-27) – par Francis COUSIN

« Que faut-il pour suivre Jésus ? »

Après avoir, la semaine dernière, institué Pierre comme celui qui bâtirait son Église, il semble qu’il y ait eu un changement dans la façon de s’exprimer de Jésus.

Alors qu’auparavant, Jésus faisait beaucoup de miracles, guérissez les malades, accomplissant la vision d’Isaïe sur ce qu’est un prophète (Is 61,1-2, repris par Luc en Lc 4,18-19), il passe maintenant à un autre registre, poussé par l’attitude de plus en plus hostile des pharisiens et des docteurs de la loi, en commençant à parler de son avenir terrestre : l’annonce de sa Passion qui se déroulera à Jérusalem, avec des souffrances verbales et physiques, « être tué, et le troisième jour ressusciter. »

Une telle annonce a surpris tous les disciples qui en sont restés cois.

Sauf Pierre … Mais contrairement à son habitude, il fait cela discrètement : il emmène Jésus à l’écart et lui dit sans doute tout bas : « Ce que tu dis n’est pas possible, Dieu ne le permettra pas ! ».

Sans doute Pierre et les autres apôtres, surpris par les premières paroles, n’ont-ils pas fait attention à la fin : « et le troisième jour ressusciter. ». Mais c’est vrai que pour eux, même s’ils croyaient à la résurrection, c’était la résurrection ’à la fin des temps’, et non pas immédiate …

Et là, on peut dire que Pierre ’’a gagné son compte’’ avec la réaction de Jésus : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. ».

En effet, pour Jésus, il fallait qu’il soit mis à mort pour ressusciter le troisième jour, car c’est sa résurrection qui permettra à l’Église de naître le jour de la Pentecôte. Et c’est Pierre lui-même qui déclare ce jour-là : « Cet homme, livré selon le dessein bien arrêté et la prescience de Dieu, vous l’avez supprimé en le clouant sur le bois par la main des impies. Mais Dieu l’a ressuscité en le délivrant des douleurs de la mort, car il n’était pas possible qu’elle le retienne en son pouvoir. » (Ac 2,23-24).

« Passe derrière moi, Satan ! », c’est-à-dire reprend ta place de disciple, celui qui suit son maître. À un autre moment, Jésus avait dit : « Le disciple n’est pas au-dessus de son maître. » (Lc 6,40).

Cette réaction de Pierre est compréhensible pour nous, car nous pensons en humains. Et notre époque est souvent tentée par cette image de Dieu qui agirait comme nous, réduisant Dieu à quelqu’un d’intéressé pour lui-même, alors que Dieu ne vit que pour nous, pour notre bonheur, et qu’il est amour pour tous les hommes, même ceux que nous, nous laissons de côté …

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (Jn 15,13).

Puis Jésus rassemble ses disciples pour leur donner les conditions pour être un bon disciple. Faire comme lui, à notre niveau.

Première condition : renoncer à soi-même, ne pas penser qu’à soi, penser collectif pour le bien de tous. C’est-à-dire, ne pas être égoïste … Pas simplement de temps en temps, mais tout le temps, avec n’importe qui … Pas simple …

Deuxième condition : Prendre sa croix, c’est-à-dire faire comme Jésus, se donner totalement pour les autres et pour Dieu … et ce n’est pas réservé aux personnes consacrées, auxquelles on pense en premier … Il y a tous les bénévoles (étymologiquement : ceux qui veulent le bien des autres), ceux reconnus, et ceux qui ne le sont pas : les parents … et aussi les enfants … et d’autres encore …

Troisième condition : Suivre Jésus. Cela semble une évidence (pour être un bon disciple), mais chacun sait qu’il nous arrive souvent de quitter Jésus du regard, et si on quitte Jésus de regard, on est comme Pierre qui s’enfonce dans l’eau, on va à la perdition …

« Car celui qui veut sauver sa vie la perdra [éternellement], mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera [éternellement]. »

Quelques paroles d’un chant du Père Didier, franciscain, qui chantait il y a quelques soixante ans, me reviennent à l’esprit :

C’est très joli cette chaine qui brille autour du cou,

Et cette croix en or, quel beau bijou,

C’est ton tonton qui te l’avait donnée

Le jour où tu as fait ta communion privée (…)

Ça n’comptera pas, porter sa croix, c’est bien joli,

Pas sur ton cœur, mais dans le cœur et dans ta vie …

Francis Cousin

       

 

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Prière dim ord A 22°

 

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