A cause de l’individualisme qui marque notre époque, nous sommes devenus insensibles à l’idée biblique de notre responsabilité – pour le meilleur et pour le pire- à l’égard de l’humanité comme corps.
Lorsque l’Évangile nous dit que Dieu s’est incarné en Jésus Christ, nous avons du mal à réaliser que son Incarnation intéresse toute l’humanité et marque un tournant radical dans l’histoire. Le Concile vatican II l’a clairement affirmé : « Par son Incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme…En Lui, Dieu nous a réconciliés avec lui-même et entre nous, nous arrachant à l’esclavage du diable et du péché. » (GS 22, &2 et 3).
C’est parce que Jésus apporte le salut à tout homme que l’apôtre Paul, pour ainsi dire en négatif, présente notre solidarité en « Adam » (une humanité marquée par le mal et la mort) à la lumière de notre solidarité en Christ. C’est en référence à l’universalité du salut que Paul présente Adam comme la figure de l’universalité du péché. (Rm 5, 18).
Si cette idée d’héritage d’un péché d’origine nous semble inacceptable, ne pouvons-nous pas admettre notre appartenance à une « humanité pécheresse » ? Une humanité qui ne cesse, en tous et en chacun, de faire l’expérience de saint Paul : « Le bien que je veux, je ne le fais pas et le mal que je ne veux pas, je le fais ». (Rm 7, 15-19)