Poursuivons, en cette seconde étape, le résumé des éléments essentiels de la contemplation spirituelle :
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4 – La contemplation est l’œuvre de l’amour, et le contemplatif donne la preuve de son amour en quittant tout, y compris les choses les plus spirituelles, pour Dieu, et en vivant dans le néant, le détachement, et « la nuit ». Mais le facteur décisif dans la contemplation, c’est l’action gratuite et imprévisible de Dieu. Lui seul peut accorder le don de la grâce mystique et se faire connaître par le contact ineffable et secret qui révèle sa présence dans les profondeurs de l’âme. Ce qui compte, ce n’est pas l’amour de l’âme pour Dieu, mais l’amour de Dieu pour l’âme.
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5 – Cette connaissance de Dieu dans l’inconnaissance n’est pas intellectuelle, ni même, au sens strict, affective. Elle n’est pas l’œuvre de telle ou telle faculté unissant l’âme à quelque objet extérieur. Elle est œuvre d’union intérieure et d’identification dans la charité divine : on connaît Dieu en devenant un avec Lui. On l’appréhende en devenant l’objet de ses miséricordes infinies.
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6 – La contemplation, c’est un amour et une connaissance surnaturels de Dieu, à la fois simples et obscurs, infusés par lui au sommet de l’âme, et donnant à l’âme un contact direct et expérimental avec lui. La contemplation mystique, c’est l’intuition de Dieu procédant d’un amour pur. C’est un don de Dieu qui transcende absolument toutes les capacités naturelles de l’âme et que nul ne peut acquérir par un quelconque effort de sa part. Mais Dieu le donne à l’âme pour autant qu’elle est pure et vidée de toute affection pour les choses extérieures à Lui. Autrement dit, elle est Dieu se manifestant Lui-même, selon la promesse du Christ, à ceux qui l’aiment. Et pourtant l’amour dont ils l’aiment est également un don de Lui ; nous ne l’aimons que parce que Lui nous a aimés le premier. Nous le cherchons parce que Lui nous a déjà trouvés. Ipse prior dilexit nos. Mais ce qu’il faut souligner, c’est que la contemplation est elle-même le fruit et la perfection de la charité pure. Celui qui aime Dieu a conscience que la joie la plus grande, la perfection de la béatitude, est d’aimer Dieu et de renoncer à tout pour l’amour de Dieu seul… ou pour l’amour de l’amour seul, puisque Dieu Lui-même est amour. La contemplation est l’expérience intellectuelle du fait que Dieu est l’Amour infini, qu’Il s’est donné totalement à nous, et que dès lors, l’amour est la seule chose qui compte.
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