Pour lire un texte d’Evangile…

Se munir si possible d’une Bible complète avec notes : Bible de Jérusalem ou TOB.

    1- Commencer toujours par un temps de prière

La Parole de Dieu est un texte qui ressemble à tous les autres textes, et pourtant, il est différent. Nos journaux nous transmettent des informations ; les romans nous entraînent dans une histoire et nous font rêver… Ici, il ne s’agit pas d’un homme qui s’adresse à d’autres hommes par l’intermédiaire de l’écriture, mais de Dieu qui, par sa Parole, vient à notre rencontre: « Dans les Saints Livres, le Père qui est aux cieux vient avec tendresse au devant de ses fils et entre en conversation avec eux » (Concile Vatican II, Dei Verbum &21).

            « Je me tiens à la porte et je frappe : si tu m’ouvres ton cœur, je ferai chez toi ma demeure« ... Dieu parle au cœur : pour l’écouter, il nous faut d’abord nous recueillir par un moment de silence où nous allons laisser de côté (temporairement) tous nos soucis. Et tout de suite, nous allons nous confier à l’Esprit Saint : c’est Lui le maître intérieur. Qu’il fasse régner dans nos cœurs son silence et sa paix pour nous permettre ensuite de mieux accueillir, toujours avec son aide, la Parole de Dieu. Nous vivrons toute cette aventure avec Lui et grâce à Lui : qu’il nous garde fidèles !

Pour prier, nous pouvons commencer par lire un texte où il est fait mention de l’Esprit Saint, en demandant que cette Parole s’accomplisse pour nous, en cet instant que nous consacrons à Dieu (Exemples : Luc 11,9-13 ; Jean 14,15-20 ; 14,23-26 ; 16,12‑15 ; Ephésiens 3,14-21). On peut ensuite prier un « Notre Père » et un « Je vous salue Marie ».

2- Bien lire et relire le texte choisi.

Prendre son temps, dans la gratuité. Bien faire attention au texte lui-même. Le lire et le relire, tout simplement.

Puis noter ce qui a pu nous sembler le plus important, le plus beau, le point à garder et à conserver précieusement comme lumière pour ma vie.

Dès cette première étape, il est important de ne jamais se décourager : un jour, tel texte peut être feu dans nos cœurs. Tel autre jour, tout peut nous sembler lourd et pesant, aride et bien peu engageant. En cet instant précis, Dieu nous attend : qu’allons-nous faire ? Abandonner la lecture, ou persévérer avec Lui, creuser et creuser encore jusqu’à ce que l’eau jaillisse ? Lire la Parole de Dieu est déjà le lieu où cette Parole de Jésus nous est adressée : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive« . Mais n’oublions pas aussi que ce que nous lisons est « Bonne Nouvelle » : « Heureux vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce ce qu’elles entendent », disait Jésus à ses disciples; « Amen, je vous le dis: beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu » (Mc 8,34 ; Mt 13,16-17).

3 – Pour continuer à creuser…

Après ce premier contact, essentiel, voici quelques points pour nous aider à poursuivre notre travail « d’attention » :

  1. a) Le contexte : Repérer, dans une Bible complète, où se situe notre texte (Les têtes de paragraphe, rédigées par nos traducteurs, et les notes sont ici très précieuses). Faire attention à ce qui précède. Essayer de bien repérer sa place dans la dynamique générale de l’œuvre où il se trouve.

Cette démarche est très importante pour une bonne interprétation. Noter toutes les informations recueillies.

  1. b) Mettre en lumière le mouvement interne du texte :

j Repérer les personnages, les indications de temps, de lieu…

j Faire attention aux répétitions, et éventuellement à la place de ces mots dans notre passage. Parfois, tout tourne autour d’un centre qu’il s’agit de repérer, car tel est alors le cœur du texte.

j Observer les différents acteurs : qui sont-ils ? Que font–ils ? Que disent-ils ?

j Qu’est-ce qui change entre le début et la fin? Quelle est la signification de ces changements ? Que nous révèlent ces changements sur les personnes concernées, sur celui qui les opère ? Essayer de repérer quel est l’enjeu…

  1. c) Les citations ou les allusions à l’Ancien Testament (AT) :

 j Elles sont écrites en caractères gras ou en italiques pour nous aider à les repérer. Les Bibles complètes indiquent leurs références en marge ou dans les notes (Parfois, l’auteur fait seulement allusion à l’AT sans le citer : les références sont aussi indiquées en marge).

j Retrouver dans l’AT lui-même les textes cités ; repérer les paragraphes d’où ils sont extraits. Les lire. Essayer de retrouver le contexte dans lequel ce texte a été écrit, puis observer les personnages : qui sont-ils, que disent-ils, que font‑ils ? Noter toutes ces informations, puis se reporter à l’Evangile où notre citation est peut-être appliquée à d’autres personnages. Noter ces glissements. Que nous apprennent les informations recueillies dans l’AT sur l’identité et la mission de nos personnages du NT ?

L’Ancien Testament annonce le Christ : sa lecture est essentielle pour mieux comprendre Celui qui accomplit toutes ces Ecritures…

  1. d) Signification et enjeux

j Essayer de bien définir « le message central » de notre texte.

j Ces lignes ont été écrites par des croyants qui désiraient nous partager leur foi, nous faire grandir dans notre foi, nous introduire dans le mystère du Christ.

– Tout d’abord, ce passage d’Evangile, a-t-il été vraiment pour moi « une Bonne Nouvelle » ?

– Que m’a-t-il appris sur Dieu et sur le Christ ?

– M’a-t-il aidé vis à vis de ma relation à Dieu et au Christ ? M’a-t-il permis de mieux appréhender l’amour que Dieu porte sur le monde? De mieux pressentir toutes les grâces qu’Il désire nous donner?

– « Jésus Christ est le même hier et aujourd’hui comme il le sera à jamais » (Hb 13,8). Ce texte a-t-il contribué à rendre ma foi plus vivante, à mettre davantage le Christ ressuscité au cœur de ma vie, à espérer toujours plus en Lui ? M’a-t-il invité à changer pour mieux accueillir cette Présence bienveillante et toujours offerte ? Prier davantage? Consacrer plus de temps à Dieu ? Ne pas manquer l’Eucharistie du Dimanche ? S’ouvrir plus souvent à la guérison intérieure offerte dans le sacrement de réconciliation ?

– M’a-t-il interpellé aussi sur la qualité de ma relation avec ma famille, mes proches, les voisins de mon quartier, mes frères croyants, ma communauté paroissiale ? M’a-t-il aidé à mieux vivre le commandement de l’amour, à mieux m’engager dans l’Eglise pour annoncer la Bonne Nouvelle du Christ ?

Jacques Fournier

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